Les Etats-Unis, tout en augmentant la pression sur la Russie, veulent
offrir à Vladimir Poutine une issue de sortie de la crise ukrainienne,
en coopération avec leurs alliés européens. L'idée, mentionnée par
le président Barack Obama lors de l'appel téléphonique à son homologue russe samedi dernier, est de répondre point par point aux inquiétudes
formulées par Moscou au sujet de la situation chez son voisin, a précisé
un haut responsable de la Maison Blanche aux journalistes, en refusant
d'être cité.
Le président Obama a aussi évoqué cette porte de sortie lors d'un entretien téléphonique mardi 4 mars avec la chancelière allemande Angela Merkel, selon ce responsable qui a pris note de l'étroitesse des liens, diplomatiques et économiques, entre l'Allemagne et la Russie, et estimé qu'Angela Merkel avait un rôle important à jouer pour faciliter un dialogue.
Le compte-rendu officiel de cette conversation par la Maison Blanche mardi soir affirme que Barack Obama et Angela Merkel se sont entendus sur "l'importance d'une désescalade, avec le déploiement d'observateurs internationaux" et le lancement d'un dialogue entre Moscou et Kiev.
"Les Russes ont clairement violé
les lois internationales", a encore affirmé Obama mardi soir lors
d'une réunion de levée de fonds, avant de tempérer : "Nous pouvons
parvenir à une désescalade". Cette "désescalade", côté russe, inclurait aussi un retour des soldats à l'intérieur de leurs bases en Crimée.
En outre, la question de la légitimité du gouvernement intérimaire de Kiev, encore rejetée mardi par Poutine, serait in fine résolue par les élections prévues en mai, a remarqué le responsable de la Maison Blanche. Interrogé sur la substance de la conversation de 90 minutes entre Obama et Poutine samedi, ce responsable a souligné que le président américain avait présenté à son homologue cette issue de sortie. Le président russe en a pris acte, selon la même source, et la Maison Blanche s'attend à d'autres conversations entre les deux dirigeants dans cette crise.
Parallèlement à cette ouverture, les Etats-Unis vont continuer à augmenter leur pression sur la Russie au moyen de sanctions économiques, a souligné ce responsable, en mettant en garde contre des conséquences encore plus sévères si les mouvements de troupes russes débordaient de Crimée et se produisaient dans l'Est de l'Ukraine.
Il
a estimé à plusieurs milliers le nombre de soldats venus de Russie en
Crimée ces derniers jours. Le gouvernement de Kiev a évoqué un chiffre
de 6.000 militaires supplémentaires, qui semble correspondre à peu près
aux analyses américaines, selon le responsable.
Ce responsable a aussi estimé que l'économie russe était fragile et souffrirait des conséquences de sanctions.
Interrogé
sur une éventuelle riposte des Russes, qui sont partenaires des
Etats-Unis dans des dossiers internationaux de premier plan comme la
Syrie, le nucléaire iranien et les lignes d'approvisionnement des
opérations militaires en Afghanistan, le responsable de la Maison
Blanche a affirmé ne pas être inquiet outre mesure.
Moscou craint
en effet selon lui que des extrémistes mettent la main sur des armes
chimiques en Syrie, et n'ont pas de raison de ne pas continuer à
coopérer. En Iran, l'intérêt de la Russie est avant tout d'éviter une
déstabilisation du Golfe. Quant à l'accès à l'Afghanistan, l'accord de
transit profite autant aux Russes qu'aux Américains, a-t-il assuré,
estimant que les intérêts américains dans tous ces aspects des relations
bilatérales seraient protégés.
Plus tôt mardi, le président Obama
avait haussé le ton en rejetant les déclarations de Poutine sur la situation en Crimée, qui "ne trompent personne" selon lui. "Tout
le monde reconnaît que même si la Russie a des intérêts légitimes dans
ce qui se passe dans un pays voisin, cela ne lui donne pas le droit de
recourir à la force pour exercer son influence dans ce pays", avait
prévenu Obama. Celui-ci avait toutefois laissé la porte ouverte
à une solution diplomatique et mentionné "certaines informations selon
lesquelles le président Poutine prend le temps de la réflexion sur ce
qui s'est passé".
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