Les sirènes ont retenti à Taïwan le jeudi 16 juillet. Organisé pour préparer le peuple à une potentielle attaque chinoise, des milliers de personnes ont dû se réfugier dans des abris souterrains suite à une alerte. À l'origine du conflit, un désaccord entre deux pays. La Chine considère Taïwan comme l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à unifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
Cet exercice civil annuel est organisé cette semaine du 14 juillet dans plusieurs villes de Taïwan, parallèlement à des entraînements militaires. Depuis son entrée en fonction l'année dernière, le président taïwanais Lai Ching-te s'efforce de sensibiliser le public à la menace que représente, selon lui, la Chine.
"Je pense que c'est nécessaire car les tensions entre les deux rives du détroit sont très vives en ce moment", confie à l'AFP Oscar Wang, 25 ans. "Il est donc important pour nous, les citoyens lambdas, de se familiariser avec les itinéraires d'évacuation."
À 13h30, des sirènes ont commencé à retentir dans Taipei, paralysant la capitale de 2,5 millions d'habitants pendant environ une demi-heure. La circulation a été interrompue et les habitants ont été dirigés vers des abris, notamment des parkings souterrains et des stations de métro.
Pour rappel, Taïwan a donné la semaine dernière le coup d'envoi de ses exercices militaires annuels, qui se terminent ce vendredi 18 juillet. En plus des troupes taïwanaises, 22.000 réservistes sont mobilisés. Il s'agit du plus grand nombre jamais convoqué lors de ces manœuvres qui se déroulent depuis 1984. À l'époque, Taïwan vivait encore sous le joug de la loi martiale.
"Il s'agit autant d'un entraînement que d'une sensibilisation de la population taïwanaise à la réalité de la guerre moderne", observe Kitsch Liao, membre de l'Atlantic Council, un groupe de réflexion américain. Des troupes lourdement armées, équipées de missiles antiaériens Stinger, ont pris d'assaut le métro de Taipei lors d'un exercice nocturne.
Des lance-missiles mobiles de haute technologie provenant des États-Unis ont également été déployés autour de la capitale et ailleurs, à la vue de tous.
Récemment, les clients d'un supermarché de Taipei ont participé à un exercice simulant une frappe de missile chinois sur la ville. "Je ne savais pas qu'il y aurait un exercice", a déclaré à l'AFP Yang Shu-ting, 70 ans, après y avoir pris part. "Mon cœur battait très fort et j'étais inévitablement nerveux. Je pense que le but est de vous faire savoir où vous devez vous cacher si quelque chose arrive."
Les troupes ont par ailleurs simulé divers scénarios, notamment du harcèlement dit "de zone grise". Un concept de relations internationales désignant des tactiques hostiles mais ne relevant pas de la guerre ouverte. Plusieurs collisions mineures impliquant des véhicules militaires pendant les exercices ont mis en évidence la difficulté de manœuvrer dans les rues étroites de Taïwan.
L'expert en défense Chieh Chung, chercheur au Strategic Foresight, un groupe de réflexion basé à Taipei, estime que de tels incidents sont "difficiles à éviter" dans les zones urbaines. "Cela devient donc un problème et un obstacle tant pour les forces attaquantes que pour les forces défensives",
explique-t-il.
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