À première vue, le pays donne l’impression de plutôt bien évoluer. À Damas, la vie a repris son cours. Dans les rues, la sécurité est assurée, même si les policiers ont disparu puisqu’ils ont été renvoyés par le nouveau pouvoir. Dans les restaurants, on continue de servir de l’alcool, les chrétiens pratiquent leur culte et l’opéra a même récemment offert son premier concert depuis la prise du pouvoir par les islamistes radicaux. Les gens sont donc encore pleins d’espoirs et surtout pas une personne n'a dit regretter Bachar al-Assad et son "gang de voleurs".
Pourtant, des inquiétudes percent, parce qu’en fait rien n'est clair. Les islamistes vont-ils, comme ils l’ont promis, ouvrir le jeu politique à d’autres groupes ? Le nouvel état sera-t-il islamiste ? Tout le monde se pose dorénavant ces questions.
Ces interrogations sont renforcées par une volonté de contrôler la transition. En effet, tous les ministères sont aux mains des radicaux islamistes et ce nouveau pouvoir donne l’impression de vouloir diffuser ses principes au sein de l’appareil d’état, notamment dans la justice. D’autres signes inquiètent comme certains bus qui affichent la non-mixité hommes femmes. Mais surtout, les Syriens redoutent que ce pouvoir, normalement transitoire, bétonne ses positions avant des élections dont la date n’est pas encore fixée.
Or, ils ne se sont pas battus pour remplacer un dictateur par un autocrate. Pour les rassurer, Ahmed al-Charah, le nouvel homme fort de la Syrie, leur a promis mercredi un conseil législatif de transition dans lequel toutes les sensibilités seraient représentées. Néanmoins, il s’est en même temps autoproclamé président et c’est lui qui va choisir les membres de ce conseil, chargé de préparer une constitution. Mais quelle constitution ? Islamique ? Civile ? Nul ne sait ! L’ambiguïté semble donc être la marque des nouvelles autorités.
Au-delà de Damas, la situation dans le pays connait aussi des tensions. C'est notamment le cas dans Homs et des villages alentours de cette ville, à 150 km au nord de Damas, où l’on assiste à des exécutions d’alaouites. Ces derniers, membres de la communauté du dictateur Bachar al-Assad, sont victimes des sunnites qui se vengent de tueries passées.
Il y a aussi des règlements de comptes sur la côte, le fief des alaouites. D’autre part, certaines factions refusent de déposer les armes comme les Kurdes au nord du pays. Il faut aussi noter que les caisses de l’État sont vides. Ce dernier ne paie donc pas les centaines de milliers de fonctionnaires ou policiers renvoyés chez eux, d’où une aide pressante sollicitée auprès des richissimes monarchies du Golfe. Bref, le pays reste dans un clair-obscur que les autorités devront rapidement dissiper si elles veulent continuer de bénéficier de la confiance de nombreux Syriens.
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