C'est le neuvième rapatriement depuis mars 2019. La France a fait revenir, mardi 24 janvier, 15 femmes et 32 enfants qui étaient détenus dans les camps de prisonniers jihadistes dans le nord-est de la Syrie. "Les mineurs ont été remis aux services chargés de l'aide à l'enfance et feront l'objet d'un suivi médico-social", a précisé le ministère des Affaires étrangères. "Les adultes ont été remises aux autorités judiciaires compétentes", a-t-il ajouté.
Il s'agit du troisième rapatriement d'ampleur après celui du 5 juillet 2022 quand la France a rapatrié 16 mères et 35 mineurs et celui du 20 octobre qui avait permis le retour de 15 femmes et 40 enfants. Il "signe la fin du cas par cas", a réagi Marie Dosé, avocate qui militait pour le rapatriement de ces personnes. "Il est l'ultime démonstration que la France est et a toujours été en capacité de rapatrier des enfants et leurs mères", a-t-elle ajouté.
Les femmes et enfants rapatriés ce mardi, proches de jihadistes de l'État Islamique, se trouvaient dans le camp de Roj sous administration kurde, situé à une quinzaine de kilomètres des frontières irakienne et turque. Les autorités françaises ont remercié "l'administration locale du nord-est de la Syrie pour sa coopération, qui a rendu possible cette opération".
Huit des 15 femmes rapatriées mardi, visées par un mandat de recherche, ont été placées en garde à vue, a annoncé séparément le parquet national antiterroriste. Les sept autres, qui faisaient l'objet d'un mandat d'arrêt, seront présentés à des juges d'instruction du pôle antiterroriste du tribunal judiciaire de Paris en vue d'une éventuelle mise en examen. Tout adulte qui a rejoint la zone irako-syrienne et qui y est resté fait l'objet d'une procédure judiciaire.
Ces Françaises s'étaient rendues volontairement dans les territoires contrôlés par les groupes jihadistes en zone irako-syrienne. Elles avaient été capturées au moment de la chute de l'organisation de l'État islamique en 2019. Et leurs enfants sont pour nombre d'entre eux nés dans les camps.
De plus en plus sous le feu des critiques des proches de ces femmes et de certaines organisations, la France avait déjà été condamnée en 2022 par le Comité des droits de l'enfant puis la Cour européenne des droits de l'Homme pour son manque d'action dans le retour de femmes et de mineurs.
Il s'agit ici du neuvième rapatriement depuis mars 2019. En tout, 104 enfants et 32 mères ont quitté les camps syriens de Roj et Al-Hol depuis 2019. Mi-décembre, un collectif de familles des ressortissantes françaises détenues avait fait état de 150 enfants "parqués dans les camps de prisonniers syriens".
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