Séisme en Birmanie et en Thaïlande : plus de 1 000 morts, l'aide internationale sollicitée

Le bilan du puissant séisme qui a frappé la Birmanie, qui a aussi endeuillé la Thaïlande, s'alourdit d'heure en heure. Au moins 1 002 personnes ont perdu la vie dans la zone touchée par le tremblement de terre qui a également fait 2 376 blessés, a indiqué samedi la junte, dans un nouveau bilan fortement revu à la hausse. Mais les moyens de communication étant endommagés, l'étendue du désastre reste encore à difficile à évaluer, et le bilan humain pourrait encore fortement s'aggraver.

Le tremblement de terre, peu profond, s'est produit vendredi au nord-ouest de la ville birmane de Sagaing (centre) vers 12 h 50 (7 h 20 en France), suivi par une réplique de magnitude de 6,4 (révisée ensuite à 6,7) quelques minutes après. Jamais un séisme d'une telle intensité n'avait frappé la Birmanie depuis des décennies, selon les géologues américains. 

Les secousses étant suffisamment puissantes pour semer la terreur à 1 000 kilomètres de l'épicentre, parmi des millions d'habitants de Bangkok où les séismes sont rarement ressentis. Dans la capitale thaïlandaise, le séisme a provoqué des scènes de chaos et de désolation : un immeuble en construction s'est effondré, tout comme des maisons, des ponts ou des édifices religieux. 

"La sensation que le sol se dérobe sous vos pieds", c'est ce qu'a dit un Français installé sur place. À 14 h 20, la terre a tremblé entre les deux pays. Certaines chaînes de télévision sont alors en direct : "C'est terrifiant parce que pour moi, c'est la première fois. J'entendais tout le monde crier, alors je suis sorti et tout le monde était en train d'évacuer". 

Des scènes catastrophes

Trente secondes de secousse, avec des routes qui se fissurent, certains immeubles qui vacillent. Mélanie se réfugie alors dehors : "J'ai vu des immeubles en construction qui se sont effondrés. Il y a des gens bloqués dans un des immeubles qui s'est effondré. Les gens essaient de rentrer chez eux, mais bon, c'est un peu le chaos là. Plus d'une centaine de personnes sont disparues à Bangkok. 

La province de Sagaing, en Birmanie, est coupée du monde. Plus d'électricité, plus de réseaux, les secours y arrivent difficilement. L'hôpital de Naipido, la capitale birmane, est submergé. Des corps gisent sur la route devant l'entrée de l'établissement. 

L'état des routes complique le travail des secours. "On voit des rues qui sont abîmées, qui sont fissurées. Il y a un pont important autour de Mandalay qui s'est écroulé. Ça a bien abîmé tout un ensemble d'infrastructures dans le pays", a expliqué Eric Glover, humanitaire. Dans cette ville, une pagode vieille de plusieurs siècle a été réduite à l'état de ruines. "Le monastère s'est effondré. Un moine est mort. Il y a quelques blessés, on a sorti quelques autres des décombres", a déclaré un soldat à un point de contrôle à l'extérieur du temple. "Personne au monastère n'ose dormir à l'intérieur, parce qu'on a entendu qu'un autre tremblement de terre pourrait se produire. Je n'ai jamais ressenti quelque chose comme ça de ma vie", a-t-il détaillé.

Les destructions dans l'aéroport de Mandalay pourraient également compliquer les opérations de secours dans le pays.

L'appel à l'aide de la Birmanie

Le chef de la junte Min Aung Hlaing a lancé un rare appel à l'aide internationale, invitant "tout pays, toute organisation" à venir apporter son secours. Fait très rare, dans un pays où la guerre civile, qui dure depuis le coup d'État du 1er février 2021, a décimé le système de santé et isolé ses dirigeants du reste du monde. La junte militaire birmane est l'un des régimes les plus fermés du monde.


Un avion chargé de kits d'hygiène, de couvertures, de nourriture et d'autres produits de première nécessité a atterri samedi à Rangoun, en provenance d'Inde. La Chine a annoncé l'envoi d'une équipe de 82 secouristes. 

La France, l'Union européenne et l'Indonésie ont aussi proposé leur assistance, tandis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé le déclenchement de son système de gestion des urgences. "Nous allons les aider [...] C'est terrible ce qu'il se passe", a déclaré, de son côté, le président américain Donald Trump vendredi.

Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a transmis ses condoléances aux victimes en Birmanie et en Thaïlande, tandis que le président chinois Xi Jinping a envoyé un message faisant part de "sa profonde tristesse" au chef de la junte.

Les agences humanitaires ont prévenu que la Birmanie n'était absolument pas préparée à faire face à une catastrophe de cette ampleur. Le conflit civil a déplacé quelque 3,5 millions de personnes, selon les Nations unies, qui ont prévenu fin janvier que 15 millions de Birmans risquaient de souffrir de la faim en 2025, avant même que le tremblement de terre ne survienne.

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