Russie : "La seule chance de liberté, c'est la défaite en Ukraine", dit Nicolas Tenzer sur RTL

Alors que Volodymy Zelensky est en route pour Paris, la communauté internationale est encore choquée de l'annonce, ce vendredi 16 février, de la mort d'Alexeï Navalny, opposant à Vladimir Poutine. Nicolas Tenzer, enseignant à Sciences Po et spécialiste des questions géostratégiques estime sur RTL que "ce n'est pas une surprise". 

"Cet assassinat n'est jamais que la suite d'une série commise par le régime de Poutine en Russie, estime-t-il. Sa mort a été accélérée. Est-ce le résultat de conditions de détentions atroces près du Cercle polaire, privation de nourriture, chez quelqu'un qui avait déjà subi une tentative d'assassinat par empoisonnement de la part du FSB, ou est-ce une mort accélérée ? On ne le sait pas".

Après cette tentative d'empoisonnement, Alexeï Navalny avait fait le choix de revenir en Russie en 2021. "C'est le cas d'autres dissidents, rappelle le spécialiste. Il considérait que sa place et sa légitimité proviendraient du fait qu'il serait retourné en Russie, auprès du peuple qu'il voulait protéger du régime de Poutine, mais avec un risque terrible".

Dans le régime totalitaire de Vladimir Poutine, la résignation et l'apathie l'emportent

Nicolas Tenzer, enseignant à Sciences Po et spécialiste des questions géostratégiques sur RTL

Si le monde entier, à commencer par Emmanuel Macron, dénonce la mort d'Alexeï Navalny, son retentissement en Russie est "difficile à dire", selon Nicolas Tenzer. "Navalny était connu, mais pas connu de tous car les médias officiels n'en parlaient pas. On a vu des manifestations, des hommes, femmes et enfants qui sont allés déposer des fleurs. Mais cela ne va pas changer les choses". 

Alexeï Navalny était considéré comme un opposant féroce aux yeux de la communauté internationale." L'organisation de Navalny était structurée, affirme le spécialiste, qui nuance la portée de son combat en Russie. Dans le régime totalitaire de Vladimir Poutine, la résignation et l'apathie l'emportent." Celui-ci connait certes quelques pressions, mais elles ne seront pas suffisantes. "Les dissidents à l'extérieur disent que le vrai sujet, la seule chance de liberté pour la Russie, c'est la défaite en Ukraine", affirme Nicolas Tenzer. 

Volodymyr Zelensky se rend d'ailleurs en France ce vendredi soir après avoir rencontré le chancelier allemand. "Devant le danger, l'Europe doit aller plus loin. Nous avons les moyens, la Russie est une puissance faible, assure le spécialiste. C'est une question de conscience du danger, car on sait que si la Russie n'est pas défaite en Ukraine, elle continuera ailleurs, dans les pays baltes, en République tchèque, en Pologne…"