Il ne manque plus que la signature de la Reine Elisabeth II pour promulguer définitivement le projet de loi, adopté mardi par le Parlement. Le texte en question porte sur un phénomène précis, le "upskirting", qui désigne le fait de "soulever" la jupe d’une femme pour photographier ou filmer ses dessous à son insu. Un acte à présent considéré comme une infraction.
Et cette pratique n’a rien d’anodin, puisque selon des statistiques rendues publiques en février 2018, elle concernerait les femmes britanniques dès le plus jeune âge, soit dix ans pour certaines victimes, rapporte The Independent.
Le quotidien ajoute que les plaignantes pourraient être bien plus nombreuses que les estimations. D'après les données publiées, seul un tiers des forces de police britanniques en Angleterre et au Pays de Galles rapporte les incidents.
Pour l'écrivaine Gina Martin, la décision du Parlement représente l'aboutissement d'une campagne qui aura duré 18 mois. La jeune femme de 27 ans, victime de "upskirting" en 2017 alors qu'elle assistait à un festival, a décidé de s'investir pour alerter l'opinion sur la gravité de ce type d'agression. Après avoir relaté son expérience sur les réseaux sociaux, elle a lancé une pétition qui a récolté 50 000 signatures en quelques jours.
D'abord porté par la députée libéral démocrate (Centre) Wera Hobhouse, le texte avait fait l'objet d'un blocage de la part du député conservateur Christopher Chope, formellement opposé à son contenu. Le projet de loi a fini par être présenté au Parlement, sous la pression des militants, et l'influence de la Première Ministre Theresa May.
L'adoption d'une telle loi constitue une avancée considérable pour les droits des femmes, et la lutte contre le harcèlement sexuel dans le pays. Car elle comble un vide juridique qui jouait jusqu'ici en la faveur des agresseurs et des voyeurs. En octobre 2018, un rapport publié par le British GQ révélait qu'un britannique sur dix considérait que prendre une photo sous la jupe d'une femme n'était pas du harcèlement.
En France, l'amendement promulgué en août 2018, destiné à renforcer la lutte contre le harcèlement sexuel et sexiste, définit le "upskirting" comme un délit, puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.
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