REPORTAGE - "Je n'ai rien vendu depuis un mois" : Jérusalem désertée par les touristes

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, il n'y a quasiment plus de touristes dans la vieille ville. Dans les boutiques de souvenirs, les commerçants sont inquiets.

Vieille ville de Jérusalem

Crédit : Emiliano Ruiz (cc)

JÉRUSALEM - "Je n'ai rien vendu depuis un mois" : la ville désertée par les touristes

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Les longues ruelles couvertes de la vieille ville, habituellement si bondées, sont presque désertes. Jérusalem accueille chaque année 5 millions de visiteurs, mais depuis un mois la plupart des lourdes portes en fer vertes ou grises des échoppes sont fermées. Mohammad est assis sur une chaise en plastique blanc à côté de sa boutique, un café encore fumant dans la main. Cette oisiveté est devenue quotidienne, ce commerçant passe ses journées à attendre. "On vient ici seulement pour passer le temps, voir les collègues et aérer nos boutiques. Il n’y a pas de business. Ça fait un mois que je n’ai rien vendu", se désole ce père de famille de 48 ans.

"Normalement, c'est la grosse période d’octobre à Noël. On a des touristes d'Amérique du Sud, d’Europe et d’Afrique, mais là rien", poursuit le vendeur de chaussures en cuir brunes et d'étoles en tissu. "On peut tenir jusqu’à la fin de l’année. J’espère que ça ne durera pas plus parce qu'après, ce sera très compliqué".

Tout ce que l'on veut c'est la paix

Un commerçant arabe de la vieille ville, originaire de Jérusalem-Est.

Mohammad s'arrête de parler et nous montre un groupe de policiers qui pressent le pas dans une ruelle. "Vous voyez, il y a plus de policiers que de clients". Le groupe reste sur ses gardes, les mines sont fermées. Une de leur collègue a été tuée dimanche par un Palestinien la veille, lors d'une attaque au couteau, à l'entrée de la vieille ville. "Tout ce que l’on veut, c'est la paix", supplie ce commerçant originaire de Jérusalem-Est. "Le seul moyen pour faire revenir les touristes et relancer l’économie". Au pied du mur des lamentations, il n’y a presque personne, aucune prière juive ne résonne. Seul le chant du muezzin provenant de l’esplanade des mosquées vient rompre ce silence.

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