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REPORTAGE - Conflit Israël-Hamas : RTL à la rencontre des travailleurs gazaouis réfugiés en Cisjordanie

Des milliers de Palestiniens originaires de Gaza, qui travaillaient en Israël avant l'attaque du Hamas, sont toujours réfugiés en Cisjordanie. Au micro de RTL, ces hommes confient leurs conditions de vie déplorables dans les camps.

Des réfugiés gazaouis dans un gymnase en Cisjordanie
Crédit : Morad Djabari/RTL
REPORTAGE - À la rencontre des travailleurs gazaouis réfugiés en Cisjordanie
00:04:09
Morad Djabari - édité par Julie Tomiche
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Hier, les autorités d'Israël ont commencé à renvoyer vers Gaza des milliers de Palestiniens, qui travaillaient en Cisjordanie avant l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier. Ces hommes ne savent pas s'ils retrouveront, en arrivant, leurs familles ou leurs maisons. D'autres Palestiniens originaires de Gaza sont toujours réfugiés en Cisjordanie. RTL est allé à leur rencontre. Il sont des centaines, entassés dans ce gymnase d'un autre âge, sous une chaleur suffocante. Ils sont allongés sur des matelas sales, simplement posés au sol, dans un vacarme continu.

Il n'y aucun sourire sur leurs visages : tous sont collés à l'écran de leur téléphone, en attente de nouvelles de leurs proches. "J’ai tout ce qui est précieux pour moi là-bas à Gaza. Ma femme, mes enfants, mon père, ma mère, toute ma famille … et ça fait trois jours que je n’arrive pas à les joindre, je ne sais pas s’ils sont vivants", témoigne l'un d'eux.

Dieu merci, j'ai eu des nouvelles de ma famille. Ils vont bien, mon père et ma mère sont en bonne santé

Ziad

Tous sont dans l'attente insoutenable du prochain coup de fil. Tayeb Hassen garde toujours son téléphone à la main : "j'ai réussi à avoir des nouvelles de ma femme ce matin, mais il y a toujours des coupures. Et quand ça marche, je peux parler avec elle seulement quelques secondes, ils ne peuvent plus recharger leur téléphone".

Quelques instants pour leur demander si tout va bien, mais aussi recevoir aussi les mauvaises nouvelles. Ziad est comme tous les autres, seul et loin des siens. "Dieu merci, j'ai eu des nouvelles de ma famille. Ils vont bien, mon père et ma mère sont en bonne santé. Mais ils m'ont annoncé aussi que j'ai perdu des proches... beaucoup de cousins, des voisins aussi. Personne n'est épargné." Chaque sonnerie de téléphone est une souffrance, l'appel du bonheur ou d'un malheur annoncé.

Un terrible sentiment d'impuissance et un mal-être psychologique

L'attente est une torture psychologique. L’inquiétude, le stress et la peur les accompagnent en permanence. Plusieurs d’entre eux montrent des signes de dépression : certains ne mangent presque plus, ne dorment plus. Ziad, qui s'est réfugié ici fin octobre, fait des crises d'angoisse. "Je ne peux même pas imaginer ce que ma famille endure en ce moment là-bas. Ça me détruit de l'intérieur. Heureusement, j'ai trouvé ces médicaments, qui me font un peu de bien".

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Assis juste à côté de Ziad, Hassen ne va pas mieux non plus. Tous ces hommes se sentent tourmentés, impuissants. Parfois même, ils se sentent coupables d'être loin de Gaza et de leur famille. "Ce n'est pas possible de vivre ça. Il faut nous aider, nous avons besoin de psychologues maintenant", s'inquiète Hassen. "On ne peut pas tenir... Petit à petit, nous sommes tous en train de devenir fous. Je n'ai même pas la force de me lever de ce matelas. Cela fait plusieurs jours que je reste allongé".

Ils étaient peintres, mécaniciens, manutentionnaires. Ils ne savent pas combien de temps ils vont rester dans ce camp, loin de leurs proches.

Des conditions de vie déplorables

 Dans ce camp, les travailleurs gazaouis vivent dans des conditions à la limite du supportable. Deux sanitaires pour plusieurs centaines de personnes, rien pour se laver ni pour cuisiner. Ziad mange des conserves froides.  "J'ai une petite bouteille d'eau que je remplis, cette conserve, et un café par jour", détaille-t-il. "J'essaie de boire une gorgée de temps en temps pour en avoir pour la journée. Pour la toilette, il y a un robinet d’eau froide dehors". 

Ces Gazaouis travaillaient dans les villes et villages en Israël, à proximité de la bande de Gaza. Depuis le 7 octobre, ils sont interdits de territoire. Certains ont été arrêtés par la police ou l’armée. Ils sont arrivés dans ce camp en Cisjordanie, en se cachant et en évitant les checkpoints. "On était terrifiés tout le long du trajet. On a traversé les montagnes à pied, et puis des jeunes palestiniens nous ont pris en voiture", raconte l'un d'eux. "Maintenant on est parqués là comme des animaux. On ne mange pas, on ne dort pas. On est ici, mais notre esprit et notre cœur est avec notre famille à Gaza".

Selon le Hamas, au moins 9.488 habitants de Gaza, dont 3.900 enfants, auraient perdu la vie dans des bombardements israéliens depuis le 7 octobre. Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël depuis le début du conflit. Dans un nouveau bilan, le ministère français des Affaires étrangères a confirmé la mort de 39 ressortissants français dans l'attaque du 7 octobre. Neuf autres sont toujours portés disparus.

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