Là-bas, plus rien ne tient debout. C'est un paysage de désolation. Aucun bâtiment n'a été épargné par les bombardements russes. Nous sommes escortés dans le centre-ville par des combattants tchétchènes qui se battent au côté des Ukrainiens.
Il faut longer les murs pour éviter les tirs. Les trottoirs sont recouverts de vitres brisées. Nous arrivons rue de la Paix. Un carrefour aujourd'hui très dangereux, comme nous l'explique Saba, un des combattants. "Les Russes sont juste au bout de cette rue. Le moindre véhicule ou la moindre personne qui passe, les Russes les voient immédiatement et ils tirent. Vous voyez les voitures calcinées là ? C’était la semaine dernière. Alors surtout ne traversez pas !", nous explique-t-il.
Une explosion plus proche que les autres fait alors trembler le sol sous nos pieds. "A l’abri !! Vite ! Vlad !! Garde ta position !! Des drones peuvent te repérer !", s'écrie l'un des soldats.
Nous profitons d'une accalmie pour retourner vers le quartier général de ces combattants. Ils nous expliquent mener des opérations d'infiltrations dans les lignes ennemies. Ils veulent défendre Bakhmout autant que les Russes veulent la prendre.
"Les Russes veulent prendre cette ville pour faire une percée. Cet axe est important pour aller vers d'autres villes d'Ukraine, comme Marioupol", résume Yuri, un des soldats.
Difficile de dire combien de temps les Ukrainiens pourront encore tenir la ville. Nous ressortons de Bakhmout. Nous croisons alors quelques civils, hagards. Ils seraient encore plusieurs milliers à vivre dans les sous-sols de la ville.