Un pas en avant, deux en arrière ? Angela Merkel a déclaré être opposée à l'une des idées phares de réforme de la zone euro d'Emmanuel Macron, qui veut la doter d'un important budget d'investissements. "Je ne dis pas que qu'il n'aura rien de ce qu'il veut", a-t-elle dit dimanche 10 juin à la télévision allemande, mais le président français a fait des propositions "dont il sait depuis longtemps qu'elles ne sont pas les bonnes selon moi".
Elle a insisté en particulier sur son idée "d'investir 1 ou 2% du PIB dans la zone euro", soit des centaines de milliards d'euros. Ces déclarations interviennent une semaine après que la chancelière allemande ait concédé la création d'un budget d'investissement limité. Dans un entretien au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, Angela Merkel avait mentionné qu'il serait "limité à deux chiffres en milliards d'euros", soit quelques dizaines de milliards d'euros.
Bien que très éloignée des souhaits de départ d'Emmanuel Macron, l'Élysée s'était félicité de cette concession, y voyant "un mouvement positif qui témoigne de l'engagement européen de la chancelière et de son gouvernement". Ce pas en avant n'efface cependant pas l'appréhension de Berlin quant à une éventuelle mutualisation des dettes des membres de l'Euro. Une crainte renforcée par l'arrivée au pouvoir du gouvernement populiste de Giuseppe Conte en Italie.
La France et l'Allemagne tenteront toutefois de finaliser des propositions communes pour la réforme de la zone euro, à l'occasion d'un conseil des ministres franco-allemands le 19 juin. Le très attendu sommet de l'UE se tiendra lui dix jours plus tard. "Nous répétons notre espoir, ou plutôt notre conviction, que le sommet sur l'euro ne sera pas un sommet où l'on discute, mais un sommet où l'on prend des décisions", avait affirmé Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission européenne.
Emmanuel Macron s'est montré plus nuancé, soulignant qu'il restait "un gros travail à faire d'ici au Conseil de juin". Lors d'une conférence en marge du G7, le président français s'est dit "tenace" dans ses négociations avec Angela Merkel. "Je veux un accord ambitieux pour juin et surtout je veux une protection à cinq-dix ans", avait-il déclaré. Les deux pays restent toutefois "déterminés" à trouver rapidement un compromis, a déclaré dimanche une source gouvernementale française à l'AFP.
De son côté, Angela Merkel est revenue dimanche soir sur l'un des autres grands chantiers de réformes : la crise migratoire. Elle a martelé la nécessité d'une politique d'asile commune et d'un partage du fardeau migratoire au nom des leçons de la crise de 2015. Cette position est rejetée par de nombreux pays européens, en particulier ceux de l'Est qui ne veulent pas voir s'imposer de demandeurs d'asile.
"Si nous voulons agir ensemble, alors nous avons besoin d'un standard d'asile commun, et si nous voulons renforcer la liberté de circulation, alors il nous faut un vrai système de garde-frontières européens", a-t-elle dit. Ces réformes sont essentielles, "même si cela ne plait pas à certains qui ont une frontière extérieure de l'UE". Et de poursuivre : "Je vais y jeter toutes mes forces, car sinon l'Europe est menacée".
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