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Reconnaissance de la Palestine : "un premier pas", mais "ce n’est pas assez", pour les habitants de Ramallah

La capitale de l'Autorité palestinienne attend de pied ferme le discours d’Emmanuel Macron, le 22 septembre. Les habitants craignent toutefois que cette reconnaissance ne suffise pas face à l’armée israélienne. Reportage.

L'armée israélienne est toujours présente à Ramallah.

Crédit : Issam Rimawi / ANADOLU / Anadolu via AFP

Le procès Jubillar et la Palestine dans le Mag du dimanche 21 septembre 2025

00:17:04

Hermine Le Clech

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À Ramallah, capitale de l'Autorité palestinienne, on se réjouit de la reconnaissance de l’État de Palestine à venir de la part de la France, après les annonces du Royaume-Uni, du Canada et de l'Australie, ce dimanche 21 septembre. 

Les Palestiniens se préparent même à regarder le discours d'Emmanuel Macron depuis la tribune de l'ONU, lundi 22 septembre. Certains seront dehors, dans la rue, avec leurs proches, comme Abdullah, qui compte se rendre dans le centre-ville de Ramallah : "On va le regarder à la mairie et puis célébrer. On va hisser les neuf drapeaux des pays qui vont reconnaître la Palestine. D'un point de vue symbolique, c'est très bien qu'autant de puissances se mettent à reconnaître notre État. C'est un premier pas !"

D'autres, comme Mouna, vont choisir la maison pour suivre le discours du président français. Cette mère de famille de 60 ans voit en cette reconnaissance l'espoir d'une paix prochaine : "C'est très bien pour arrêter la guerre et pour tout ce qui se passe à Gaza, les bombardements. Ça veut dire beaucoup pour nous les Arabes, le peuple palestinien." C'est une question de symbole, selon celle qui était déjà sortie dans la rue, en 2012, lors de l'entrée de la Palestine à l'ONU.

Qu'est-ce que cela va changer dans la vie des habitants ?

Derrière le symbole que représente cette reconnaissance pour les Palestiniens, personne n'est dupe, cela ne va concrètement pas changer grand-chose sur le terrain. Car Israël contrôle tout de la vie quotidienne, l'eau, l'électricité, l'argent, les routes, etc.

À écouter aussi

Un Palestinien ne peut pas entrer et sortir librement de Ramallah, il doit passer par des checkpoints, des contrôles de sécurité israéliens, attendre parfois des heures avant d'obtenir l'autorisation de se rendre dans le reste de la Cisjordanie. 

Lorsqu’on lui parle d’État, de gouvernement palestinien, Adi, père de famille de 42 ans, lève les yeux au ciel. "Ici les dirigeants sont comme le peuple c'est une façade, ils ne contrôlent rien, ni la monnaie qu'on utilise ni notre nourriture, notre travail ni même notre manière de nous déplacer, regrette-t-il, à quelques centaines de mètres des bureaux de l'Autorité palestinienne. C'est pas prêt de changer et le gouvernement israélien n'écoutera pas les autres pays. Nous vivons sous occupation, nous dépendons entièrement d'eux."

Des craintes de débordement

Cette situation dure depuis des décennies malgré la reconnaissance de la Palestine par une majorité de pays de l'ONU. Ce geste diplomatique est loin, très loin des réalités selon Saed, qui ramène sa fille de l'école : "C'est important de reconnaître la Palestine, mais ce n'est pas assez. Il faut des sanctions dure contre Israël pour qu'ils arrêtent l'occupation. Plus de 140 pays ont déjà par le passé reconnu la Palestine et après qu'est ce qui s'est passé ? Absolument rien et aujourd'hui l'occupation israélienne est toujours là." Voilà peu d'espoirs. Surtout que les yeux sont plutôt tournés vers les États-Unis. Donald Trump est perçu, dans la région, comme capable de faire plier Israël. 

En marge du discours d’Emmanuel Macron, il y a des craintes de débordements à Ramallah. La ville est entourée de checkpoints, de colonies israéliennes à quelques kilomètres seulement. 

Adi craint donc que d'éventuelles manifestations de joie demain attisent les tensions. "En tant que Palestinien qui vit ici je pense que ça peut mal tourner, que le gouvernement israélien utilise cette reconnaissance comme une excuse contre nous, qu'il y ait des répercussions. Psychologiquement qu'autant de pays nous soutiennent c'est une bonne chose, mais ça peut aussi se retourner contre nous", estime-t-il. C'est pour cette raison que certains Palestiniens vont choisir de rester chez eux.

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