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Le président tchétchène Ramzan Kadyrov
Crédit : Natalia KOLESNIKOVA / AFP
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Facebook et Instagram ont fini par lui couper le sifflet en décembre dernier, tellement il est infréquentable. Sacré coup dur pour Ramzan Kadyrov, qui affichait plus de 2 millions et demi d'abonnés. Deux fois la population de son petit pays. Ce compte, c'était sa chanson de geste : Kadyrov maîtrisant un crocodile à mains nues, Kadyrov faisant des pompes, ou parlant à ses tigres, même pas peur.
Son emoji préféré, c'était le petit bras musclé. D'ailleurs, pour ses 40 ans, il a organisé un combat d'enfants. Tout heureux, papa Kadyrov avait posté les photos de ses trois fils, le visage en sang.
Qu'on se le dise, le tchétchène est un guerrier féroce, un cow-boy qui porte bien visible son pistolet plaqué or. Mais aussi un gentil garçon, qui nourrit des faons au biberon... Et reçoit les stars, Gérard Depardieu bien sûr, mais aussi Maradona, Mike Tyson ou Jean-Claude Van Damme.
Mais derrière le grand guignol, il y a un dictateur sans foi ni loi. Le genre qui torture les opposants à l'électricité entre deux parties de billard, ou qui pose face caméra avec à ses pieds, le cadavre du chef des séparatistes. À Grozny, Kadyrov a imposé une charia sauce tchétchène : l'alcool est interdit mais la polygamie autorisée, en tout cas pour les hommes. Les femmes, elles, doivent se voiler. "Enfermez-les à double tour", voilà ce qu'il conseille aux maris.
À ses côtés, une milice de 30.000 hommes, les Kadyrovski, dévoués à toutes les basses besognes et notamment la traque sans pitié des homosexuels. Car "ils sont le diable", dit-il, "il faut s'en débarrasser". Cet Ubu du Caucase est aussi soupçonné d'avoir fait exécuter des militants, des journalistes... Et on ne compte plus les disparitions.
Mais il n'est jamais inquiété, car il est l'homme de Poutine. Son fantassin comme il dit. C'est le président russe qui l'a adoubé quand son père, Akhmad Kadyrov a été tué dans un attentat. Ramzan avait pourtant combattu avec les rebelles, il avait du sang russe sur les mains, et d'ailleurs, il parlait à peine russe à l'époque.
Mais il a admirablement retourné sa veste. Aujourd'hui il jure: "Je répandrai le cancer dans le monde entier si on attaque la Russie". Il n'est pas très intelligent, totalement corrompu, se met dans la poche une bonne part du milliard de dollars que verse le Kremlin chaque année... Mais c'est un rempart aux islamistes, aux séparatistes. Certains voient en lui un golem, cette créature qui échappe à son créateur. C'est surtout le bouffon du tsar, un bouffon sanglant.
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