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Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, en marge du Sommet économique de Californie, le 22 octobre 2025 à Stockton (États-Unis).
Crédit : JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
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Il reste encore plus de trois ans de mandat à Donald Trump, mais la course à sa succession à la Maison Blanche est déjà lancée. Au détour d'une interview accordée à CBS News diffusée dimanche 26 octobre, le gouverneur de Californie Gavin Newsom a reconnu déjà penser à la présidentielle de 2028.
Questionné sur le fait de réellement penser à se présenter une fois les élections de mi-mandat de 2026 passées, le démocrate âge de 58 ans a répondu sans détour : "Oui sinon je mentirais, tout simplement. Et je ne peux pas faire ça".
Depuis quelques mois, celui qui sera gouverneur de Californie jusqu'en janvier 2027 - il ne peut plus se représenter à ce poste à cause de la limitation des mandats - s'affirme comme l'un des principaux opposants de Donald Trump.
En janvier dernier, au moment des incendies dévastateurs de Los Angeles, le président américain de retour au pouvoir s'en était violemment pris à lui, le rebaptisant "Newscum" ("scum" signifie "ordure" en anglais). Gavin Newsom et ses équipes ont passé l'éponge, regrettant que cette catastrophe, qui a causé directement la mort de 31 personnes, ne soit politisée. Et ce, avant d'inviter le nouveau président à visiter les zones sinistrées.
Mais les scènes observées avec une poignée de main à la sortie d'Air Force One le 24 janvier n'ont pas duré, malgré une entrevue dans le Bureau ovale productive en février. Après l’annonce de la mise en place d'importants tarifs douaniers en avril, la Californie a été le premier État du pays à contester la décision de Donald Trump en justice.
Le président américain Donald Trump serre la main du gouverneur de Californie Gavin Newsom à son arrivée à l'aéroport de Los Angeles, le 24 janvier 2025.
Crédit : Mandel NGAN / AFP
"Aucun autre État ne sera plus touché par les conséquences de cette incertitude. C’est de l’inconscience, ce type détruit l’économie des États-Unis", dénonce alors Gavin Newsom, jugeant que l'homme d'affaires a "trahi les gens qui l’ont soutenu" lors de la présidentielle de 2024. De quoi intensifier des passes d'armes de plus en plus régulières entre les deux protagonistes.
En juin, des émeutes éclatent à Los Angeles en réaction à des raids menés par les services fédéraux de l'immigration. Donald Trump annonce le déploiement de la garde nationale et de marines pour assurer l'ordre sur place. Une manière de "satisfaire le fantasme délirant d'un président aux penchants dictatoriaux", selon Gavin Newsom.
Ce dernier voit dans le même temps le conseiller immigration de Donald Trump, Tom Homan, menacer de le faire arrêter s'il s'oppose à cette mesure. "Oui", ce serait "super", commente de son côté le président face à des journalistes, qualifiant son opposant de "notoirement incompétent".
Face à l'acharnement de Donald Trump à son égard, le gouverneur de Californie a répondu avec humour cet été, reprenant les codes et le style exubérant de son adversaire politique sur les réseaux sociaux : majuscules, goodies factices parodiant ceux des MAGA ("Make America Great Again"), photos générées avec de l'intelligence artificielle le représentant comme roi en Une du Time Magazine ou en train de recevoir le prix Nobel de la paix...
Une façon de combattre le feu par le feu, qui porte ses fruits : depuis qu'il s'est lancé dans cette opération, Gavin Newsom a gagné beaucoup d'abonnés, s'est fait une réputation, y compris à l'international, et s'affirme comme une option crédible chez les démocrates pour 2028.
Déjà pressenti en 2023 pour reprendre le flambeau de Joe Biden (dont il est proche, comme de Barack Obama), lorsque celui-ci a annoncé renoncer à briguer un second mandat, il avait finalement été devancé par Kamala Harris. S'il assure que sa décision de se lancer dans la course à la présidence des États-Unis ne sera pas prise avant un moment, il semble néanmoins déjà lancé en campagne.
Comme s'il cherchait à toucher le plus de monde possible, il a invité sur son podcast des figures MAGA comme Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, et s'est notamment prononcé contre l'intégration des athlètes transgenres dans les compétitions féminines, ce qui n'a pas manqué de crisper son camp. En juillet, il s'est également rendu dans des États clés du scrutin, comme la Caroline du Sud, où devrait se tenir la première primaire démocrate de l'élection présidentielle de 2028.
Une notoriété en guise de revanche pour l'ancien maire de San Francisco, qui s'était dans un premier temps lancé dans une carrière d'entrepreneur dans la viticulture, ayant souffert de sa dyslexie plus jeune. "L'idée qu'un type qui a encore du mal à lire des copies, qui était toujours au fond de la classe et que l'on rejette, puisse être envisagée [pour la Maison Blanche] est, en soi, extraordinaire. Qui sait ? J'ai hâte de voir qui se présentera en 2028 et qui saura saisir cette occasion", a-t-il expliqué auprès de CBS News.
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