Proche-Orient : Anthony Blinken en Israël pour rencontrer Benjamin Netanyahou, une nouvelle visite pour rien ?

Le onzième déplacement en douze mois d'Anthony Blinken, secrétaire d'État américains, en Israël, sera-t-il un nouveau voyage pour rien ? Le chef de la diplomatie états-unienne est arrivé, ce mardi 22 octobre, à Jérusalem pour une énième rencontre avec Benjamin Netanyahou.

L'objectif de cette nouvelle visite est de promouvoir un cessez-le-feu à Gaza et de contenir l'escalade militaire dans la région, alors que les opérations israéliennes se poursuivent dans l'enclave palestinienne. Au moins 42.718 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne menée en représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Israël continue également de bombarder le Liban. Lundi, une frappe sur Beyrouth, près du plus grand hôpital du pays, a fait treize morts, dont un enfant. L'agence de presse libanaise Ani a rapporté de nouveaux bombardements aériens israéliens, mardi, aux abords de Tyr, dans le sud, après un appel à évacuer émis par l'armée israélienne. Au moins 1.489 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, quand Israël a commencé à y pilonner le Hezbollah, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. À la mi-octobre, l'ONU recensait près de 700.000 déplacés dans le pays. 

Netanyahou sourd aux injonctions de cessez-le-feu

Pour les États-Unis, arriver à une trêve est un véritable enjeu à deux semaines de leur élection présidentielle. Pour les démocrates, négocier un cessez-le-feu serait un bon argument dans la campagne. Pour Joe Biden, évidemment, mais surtout pour Kamala Harris, qui a bien du mal à se voir décerner la casquette de chef de guerre du monde libre par les électeurs américains.

De son côté, Benjamin Netanyahou attend la réélection de Donald Trump, les deux hommes ayant noué des liens forts lors de la présidence du milliardaire, entre 2017 et 2021. L'ancien président républicain avait notamment déplacé l'ambassade des États-Unis en Israël à Jérusalem.

Le Premier ministre israélien profite donc de cette paralysie et ne répond plus aux injonctions de Joe Biden sur un cessez-le-feu, que ce soit en Palestine ou au Liban. Washington dit même ne rien espérer du voyage de son secrétaire d'État.

La peur d'un embrasement au Proche-Orient est de plus en plus visible : Israël préparerait ses ripostes contre l'Iran, son ennemi principal, après l'attaque de Téhéran du 1er octobre.