Au Venezuela, le président du Parlement et chef de l'opposition Juan Guaido s'est proclamé chef de l'État, et vient d'être reconnu par les États-Unis, le Canada et bon nombre de voisins, parmi lesquels le Brésil et le Costa Rica. Mais parallèlement, le socialiste bolivarien Nicolas Maduro maintient que le chef de l'État, c'est lui, à la suite d'élections qui avaient eu lieu en mai dernier et qui l'avaient désigné.
Élections largement truquées selon l'opposition, et selon de nombreux pays voisins. Héritier d'Hugo Chavez, Maduro a précipité son pays dans une crise sans fond. C'est pourtant un pays très riche, il a des réserves pétrolières qui figurent parmi les plus importantes du monde. Mais l'incompétence des dirigeants fait que le pays ne parvient même pas à les exploiter.
Par rapport à 1998, lorsque Hugo Chavez a pris le pouvoir, la production de pétrole a chuté de plus de moitié. La situation économique n'a jamais été brillante avec Chavez, mais elle s'est considérablement détériorée avec son successeur, Maduro. Selon le FMI, en 2018, l'inflation a été d'un million de pourcents, et le PIB a reculé de 18%. C'est la situation la plus désastreuse de la planète pour un pays en temps de paix.
La désorganisation, l'extravagante hausse des prix, la fuite de tous les cadres partis à l'étranger... Une telle inflation, cela veut dire que les prix changent plusieurs fois par jour, cela veut dire une économie de survie. Le Venezuela actuel, c'est un peu comme la république de Weimar, dans l'Allemagne des années 1920.
Plus de trois millions de personnes auraient déjà quitté le pays, pour les pays voisins comme la Colombie, au point que les départs du Venezuela constituent l'une des migrations planétaires plus importantes. Ils cherchent également à aller en Espagne.
Cela pourrait évoluer en guerre civile, malheureusement. Voire en guerre tout court, parce que le président autoproclamé de l'opposition est soutenu par Donald Trump. Et le régime de Maduro a aussi des alliés, la Russie, la Turquie, la Chine, l'Iran ou Cuba. Il faut ajouter à cela en France, Jean-Luc Mélenchon, inlassable défenseur de la faillite du Venezuela, un pays qu'il a longtemps considéré comme une source d'inspiration, ce sont ses termes.
L'Europe est plus prudente que Trump, qui a sauté à pied joint en reconnaissant le président issu de l'opposition Juan Guaido. Il n'a pas plus de légitimité que celui qu'il conteste, puisqu'il s'est autoproclamé. L'Europe récuse les deux personnages, et en appelle à la restauration de la démocratie avec des élections libres.
C'est la voix de la sagesse, mais il est possible qu'elle reste inécoutée. Quant à Emmanuel Macron, s'il rejoint la position européenne, il a salué hier le courage des centaines de milliers de manifestants qui ont défié Maduro pour contester son élection. C’est l’armée vénézuélienne qui tient aujourd’hui l’avenir du régime dans ses mains.
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