Les élections européennes ont rendu leur verdict dimanche 9 juin. Mais pourquoi Bruxelles est-elle la capitale de l'Union européenne et Strasbourg, celle de son Assemblée ?
Pour des raisons historiques. Après la Seconde Guerre mondiale, l'Europe est en ruines et déchirée. Dans un esprit de "plus jamais ça", on décide de créer le Conseil de l'Europe, dont l'objectif premier est de promouvoir la démocratie et de faire respecter les droits de l'Homme. On choisit alors Strasbourg pour l'installer. Passée de la France à l’Allemagne à quatre reprises entre 1870 et 1944, la ville est un symbole idéal de cette paix retrouvée.
Et puis l’Europe économique se met en marche. À l’initiative de Jean Monnet, on crée en 1949 la CECA, Communauté européenne du Charbon et de l’Acier. Il lui faut alors un siège, mais là, personne n’est d’accord. Pour sortir de l’impasse, on choisit de l'installer au Luxembourg, pays multilingue qui, par sa taille et son poids politique modeste, a un peu le goût de la neutralité.
Sauf qu'il y a un problème. Les locaux fournis par le Luxembourg, ceux d'une ancienne compagnie de chemin de fer, sont assez grands pour accueillir la Haute Autorité du CECA, composée alors de neuf membres, mais pas assez pour héberger l'Assemblée qui devait accueillir 78 membres. Aucun amphithéâtre n'existant, on décide alors de se rabattre là où il y en a un : Strasbourg.
Mais le bazar n'est pas fini. Quand, en 1958, la CECA fusionne avec la CEEA, la Communauté Européenne de l'Énergie Atomique à la suite du traité de Rome, naît la CEE, la fameuse Communauté Économique Européenne. Et là, rebelote : personne n'est d'accord sur le lieu de son siège.
Comme la présidence de la CEE est tournante, on décide que le siège le sera aussi. Et comme par ordre alphabétique, le premier pays désigné est la Belgique, Bruxelles devient le siège provisoire de la CEE. Du provisoire qui est devenu définitif au fil du temps par praticité, mais officiellement seulement en 1993.
L'Assemblée, elle, n'a pas déménagé à Strasbourg, ce qui serait pourtant plus simple et surtout plus écologique puisqu'on estime que les allers-retours des Eurodéputés laissent une empreinte carbone de 20.000 tonnes de CO2, ce qui correspond à 20.000 allers-retours Paris-New-York en avion ou à ce qui est émis quand fabrique 32.000 smartphones ou 42.000 jeans...
Sauf que pour déménager, il faut l'unanimité des votes des États membres. Et la France a toujours fait jouer son droit de veto, pour garder un bout d'Europe. Et surtout parce que la présence de l'Europe à Strasbourg, c'est 28.000 emplois et 800 millions d'euros de retombées économiques chaque année. De la money, money, money... Et même de la Jean Monnet, puisque c'est l'Europe !
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