Pologne : le maire de Gdansk tué à l'arme blanche sur scène
Le maire centre-droit de Gdansk (nord de la Pologne) est mort à 53 ans, victime d'un assassinat en public sur un podium dressé pour une soirée caritative nationale.

L'agression a provoqué un choc en Pologne. Le maire du grand port polonais de Gdansk, Pawel Adamowicz, est mort ce lundi 14 janvier, après avoir été blessé au couteau lors d’un concert. "Le maire est décédé il n'y a pas longtemps. On n'a pas réussi à gagner contre tout ce qui l'a frappé. Que le Seigneur lui accorde le repos éternel", a déclaré le ministre de la Santé, Lukasz Szumowski.
Personnalité libérale très populaire, maire de Gdansk depuis 1998, Pawel Adamowicz a été frappé de plusieurs coups de couteau par un agresseur de 27 ans, sorti il y a quelques semaines de prison où il avait purgé plus de cinq ans de détention pour des attaques à main armée contre des banques.
L'attaque s'est déroulée peu avant 20 heures, devant quelques centaines de personnes, sur un podium dressé pour une action caritative nationale de collecte de fonds pour l'achat d'équipements hospitaliers.
Onde de choc dans le pays
Hormis l'assassinat par balle à Lodz en 2010 d'un membre du parti conservateur, la Pologne n’avait pratiquement pas connu d'incident violent de ce genre depuis la chute du communisme il y a trente ans.
Certains se demandent si cette attaque a été favorisée par la violence du débat politique entre le PiS (le parti conservateur) aujourd'hui au pouvoir et l'opposition centriste. "Je pense que l'ambiance générale en Pologne peut y être pour quelque chose. On s'insulte, on s'attaque mutuellement. Il y a bien un climat d'agressivité dans l'air", a témoigné à l'AFP Zygmunt, un habitant trentenaire de Gdansk.
Avant d'être interpellé sur le podium où il a poignardé Pawel Adamowicz, le meurtrier présumé a affirmé avoir été jeté en prison, alors qu'il était innocent, et "torturé" par la PO (la Plateforme civique, parti d’opposition) soutien de la candidature du maire aux municipales de l'automne dernier. "C'est pourquoi Adamowicz meurt", a-t-il lancé.
Mais, d'après les premiers renseignements, les motivations de l'agresseur, identifié comme Stefan W., semblent plus personnelles que politiques. Lors de son séjour en prison, sa santé psychique se serait fortement dégradée, selon les médias.