Pologne : une comtesse prussienne découvre l'histoire de sa famille 70 ans après
Grâce à la découverte d'un jeune randonneur, la comtesse Waltraud Finck von Finckenstein a pu récupérer une poignée d'objets ayant appartenu à sa famille, chassée de Prusse orientale lors de son rattachement à la Pologne en 1945.

Nous sommes à Ilawa, au nord-est de la Pologne, avec une découverte qui vient de relancer la machine à remonter le temps pour une grande famille de l'aristocratie allemande. Une découverte a priori tout à fait anodine dans cette région de lacs et de forêts qu'on appelle la Mazurie et qui était autrefois la Prusse orientale.
Un garçon de 14 ans, parti en randonnée, trouve une endroit idéal pour planter sa tente, dans une clairière, au pied d'un grand hêtre solitaire. En grattant le sol, il tombe sur des objets en métal : deux bidons de lait enfouis dans le sol.
Le jeune campeur les déterre et découvre à l'intérieur des objets personnels. Une paire de lunettes, une montre, des photos, des pantoufles, des lettres écrites en allemand et en cyrillique. Dans ces bidons, il y a en fait l'histoire d'une famille, les Finck von Finckenstein, ou plutôt le récit de leur disparition.
La fin d'une dynastie révélée
Celle d'une dynastie prussienne qui habitait là jusqu'en 1945 quand ils ont été chassés par l'invasion russe, lorsque ce coin de Prusse a été rattaché à la Pologne. La comtesse Waltraud Finck von Finckenstein avait sept ans quand elle a quitté le manoir familial. Elle n'avait jamais su que des effets personnels de son père, dont elle ne savait pas grand chose de sa fin, avaient été enterrés.
Les documents retrouvés montrent que son père a été arrêté par l'Armée Rouge, dont les partisans avaient pourtant laissé un mot sur une porte, retrouvé dans l'un des bidons : "Camarades, ne faites pas de mal aux habitants de cette maison. Ils nous ont bien reçus".
C'est son épouse, après l'arrestation, qui avait caché ses affaires au pied du grand hêtre où ils aimaient se promener, pour le jour où il reviendrait à la maison. Mais l'aristocrate n'est jamais rentré, mort dans un camp. C'est donc sa fille, 80 ans, qui est revenue en Mazurie récupérer l'ultime trésor familial.