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Des pompes à essence dans une station service (illustration)
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Le président américain a grand intérêt à sauver son industrie pétrolière s’il veut être réélu en novembre prochain puisque le Texas est un État clef. Il a donc annoncé hier, à la Trump sur Twitter, qu’il avait parlé avec un souverain d’Arabie Saoudite et avec Vladimir Poutine, et qu’ils allaient baisser leur production de pétrole de 10 à 15 millions de barils par jour.
L’info a été démentie par Poutine ensuite mais peu importe : les cours du brut étaient déjà repartis à la hausse. Soyons prudent tout de même sur cette hausse : plus 15,55% en ce moment, avec un baril de brent à 29,38 dollars... il valait le double il y a un mois et demi.
Les États-Unis sont devenus le premier producteur de brut au monde, depuis 2017, grâce au pétrole de schiste. Donald Trump en était d’ailleurs très fier ces derniers mois. Mais cette semaine une compagnie spécialisée dans l’extraction dans le Montana, Whiting Petroleum, s’est déclarée en faillite. Elle s’est placée sous le fameux “chapter eleven”, le chapitre onze, et elle risque d’être la première d’une longue série.
Les sociétés pétrolières ont perdu 70% en bourse depuis le début de l’année. Les experts estiment qu’il y a une sur deux, voire deux sur trois, qui pourraient faire faillite dans les prochains mois si on continue à avoir des cours aussi bas.
Alors pourquoi ces entreprises sont si sensibles aux prix mondiaux ? Le gaz de schiste coûte beaucoup plus cher à produire que du brut traditionnel. L’Arabie Saoudite sort du pétrole à 4$ le baril, la Russie le sort à 10$ le baril, donc ces deux pays sont encore rentables en ce moment. Le pétrole de schiste revient à 45$ le baril.
C’est donc devenu le sujet politique pour Trump. La diplomatie de l’or noir pour sauver l’économie des États-Unis dont il aura besoin. Il joue peut-être sa réélection en cette période de coronavirus.
Ce qui aurait pu l'aider c'est le prix du pétrole à la pompe pour les américains : 5 centimes le litre d'essence aux États-Unis. Mais la vérité c'est que les usines ne tournent plus, les gens ne travaillent plus, les avions ne volent plus donc personne n'a besoin de ce pétrole pas cher en ce moment.
Il y a un drôle d'effet ciseaux : moins de consommateurs mais plus de pétrole mis sur le marché. Forcément, ça fait chuter les prix. On consomme en ce moment environ 20 millions de barils en moins par jour. C'est la production quotidienne de la Russie et de l'Arabie Saoudite réunie et c'est la consommation journalière de tous les États-Unis.
Les Saoudiens et les Russes vont être poussés à réduire leur production et à donner raison à Trump, même s'ils n'en ont aucune envie, parce que ce choc pétrolier va d'abord faire des victimes ailleurs qu'aux États-Unis. Au-delà des ambitions politiques de Trump, il y a une crise du pétrole mondiale à éviter.
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