"On est revenus à l'âge de pierre" : le témoignage de Rami, réfugié à Rafah, nouvel épicentre de la guerre entre Israël et le Hamas

Rami est Gazaoui. Avec sa famille, il s'est réfugié à Rafah, où un million de déplacés palestiniens tentent de survivre.

Des passants marchent dans les ruines d'un bâtiment détruit par les bombardements israéliens à Rafah (Gaza), le 4 février 2024

Crédit : Mohammed ABED / AFP

PALESTINE - "On est revenus à l'âge de pierre" : le témoignage de Rami, réfugié à Rafah

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Rafah, ville du sud de la bande de Gaza, craint de devenir le nouvel épicentre de la guerre entre Israël et le Hamas. Cette ville, coincée entre la frontière égyptienne et les combats de Gaza, est frappée quotidiennement par les bombes israéliennes. Cette nuit, une frappe a touché un jardin d'enfants, selon le Hamas.

Désormais, Rafah est surpeuplée, puisqu'un million de déplacés palestiniens tentent malgré tout de survivre en attendant des jours meilleurs. RTL a réussi à joindre l'un de ces réfugiés, Rami, qui avait déjà témoigné à l'antenne. Les journalistes étaient sans nouvelles de lui depuis des semaines. Il est vivant, avec sa femme et son fils de 2 ans, mais il est à bout de forces.

"Depuis deux ou trois jours, ça n'a pas arrêté de bombarder. Ça pilonne, mais pour nous ça devient quelque chose de normal", témoigne le réfugié dans un français impeccable. "On est revenus à l'âge de pierre. On allume du feu avec du bois, si on trouve du bois. L'eau potable, ça n'existe plus", ajoute-t-il.

"On utilise l'eau salée, l'eau de la mer, et c'est pour ça qu'il y a beaucoup de maladies chez les enfants. Et la nourriture, c'est 10 voire 20fois plus cher que d'habitude. Et on attend le pire. L'armée d'occupation n'arrête pas de dire qu'ils vont attaquer Rafah", s'inquiète Rami. Quand on lui demande si il croit encore en la possibilité d'une trêve, Rami répond qu'il "l'espère, mais ne le croit pas". "C'est comme quand quelqu'un est en train de se noyer et voit une bûche ou quelque chose. Il sait que ça ne suffira pas à le sauver, mais il s'accroche quand même".

"C'est quoi notre sort ? Est-ce que c'est juste un cessez-le-feu, les Israéliens vont recevoir leurs otages, et la guerre va reprendre ? Les gens veulent que ça se finisse une fois pour toutes", s'écrie Rami.

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