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Nucléaire iranien : en sortant de l'accord, Trump choisit la version dure contre Téhéran

Donald Trump a annoncé le retrait pur et simple des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien avec un retour de toutes les sanctions, une position dure limitant les marges de manœuvre des Européens.

Donald Trump annonçant le retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, le 8 mai 2018
Donald Trump annonçant le retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, le 8 mai 2018
Crédit : AFP / SAUL LOEB
Nucléaire iranien : en sortant de l'accord, Trump choisit la version dure contre Téhéran
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Philippe Corbé & Loïc Farge

Ce n'est pas une surprise. Donald Trump l'avait dit et redit avec les mêmes mots depuis la signature en juillet 2015, au tout début de sa campagne. Il considère que cet accord est le plus mauvais jamais signé par les États-Unis. Il est soutenu d'ailleurs par la droite américaine, qui considère que l'Iran reste l'ennemi le plus menaçant.

Il ne faut d'ailleurs pas minimiser le souvenir humiliant ici aux États-Unis : la prise d'otages des diplomates américains entre 1979 et 1981, puis la mort de 241 Marines en 1983 à Beyrouth dans une attaque du Hezbollah pro-iranien. La droite américaine considère aussi que le régime de Téhéran menace la survie d'Israël.

Donald Trump, une fois de plus, après l'Accord climat et d'autres décisions intérieures, s'applique à détricoter ce qu'a fait Barack Obama et, dans le cas de l'accord iranien, à piétiner ce pari historique fait par son prédécesseur. 

Tout cela, au fond, on s'y attendait. Il respecte sa promesse électorale. Personne ne devrait être étonné. Mais ce qu'il a annoncé mardi 8 mai va bien au-delà. Il ne dit pas seulement que l'accord est mauvais. Il affirme que l'Iran ment et bafoue l'accord en poursuivant un programme nucléaire en secret.

Accusation très grave envers l'Iran

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C'est une accusation très grave. À l'entendre, ce n'est pas lui qui déchire l'accord, mais l'Iran qui s'est soustrait à ses obligations. Son administration, depuis des mois, est pourtant bien obligée de reconnaître que jusqu'à présent, a priori, l'Iran respecte ses engagements. Il n'y a aucune preuve du contraire.

Le ministre des Affaires étrangères de Trump le disait encore il y a quelques jours, et les services de renseignement, il y a quelques heures : il n'y a aucune preuve que l'Iran ne respecte pas l'accord. Mais là le président américain dit le contraire. Il dit qu'il détient des preuves que l'Iran poursuit son programme nucléaire.

Des preuves présentées la semaine dernière par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans un spectacle télévisé, en anglais, qui s'adressait à un téléspectateur, c'est-à-dire Donald Trump.

Les experts et diplomates américains savent qu'il n'y a rien de nouveau dans ce qu’avançait Netanyahu. Oui l'Iran a menti, mais c'était avant l’accord. Pour l'instant, Téhéran tient ses promesses de 2015.

Washington met la pression sur ses alliés

Il y avait tout un champ de possibilités en cas de sortie de l'accord. Et finalement, Donald Trump a choisi la version dure. Les Européens espéraient que les Américains prendraient leur temps et ne rétabliraient pas immédiatement toutes les sanctions. Ce qui aurait laissé une petite chance à une éventuelle négociation.

Non là Trump établit tout de suite le plus haut niveau de sanctions économiques. Cela veut dire que des entreprises européennes qui ont investi en Iran seront punies si elles poursuivent leurs échanges.

Washington met la pression sur Paris, Londres et Berlin, pour leur demander de choisir. Soit ils suivent l'Amérique, soit ils essayent de sauver l'accord. Mais dans ce cas, il sanctionnera ses alliés.

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