Attaque sur un marché de Noël à Magdebourg : après le choc, la tristesse et la colère gagnent les habitants

L'Allemagne est endeuillée et sous le choc. 36 heures après l'attaque à la voiture-bélier sur un marché de Noël à Magdebourg, une ville située à 150 kilomètres à l'ouest de Berlin, qui a fait cinq morts et plus de 200 blessés selon le dernier bilan des autorités, de nombreux hommages ont été rendus à travers le pays. Sur place, une cérémonie s'est tenue samedi 21 décembre au soir dans la cathédrale de la ville, en présence du chancelier allemand Olaf Scholz.

Plusieurs milliers de personnes étaient présentes pour se recueillir, malgré le vent et la nuit. "On est tous choqués. J'ai beaucoup d'amis qui étaient hier sur le marché de Noël et qui ont été blessés, avec beaucoup de fractures. C'est juste horrible que ça arrive alors qu'on s'y attend pas. Je suis heureuse d'être ici et avec des gens qui ressentent la même chose que moi", témoigne Mela, une adolescente de 15 ans. 

Comme Mela, beaucoup d'habitants peinent à trouver les mots après l'horreur et revivent l'attaque en boucle. "C'est surréaliste. Réaliser que ça s'est joué à quelques mètres près, à quelques secondes près, c'est fou. On espère juste réussir à faire sortir ces images de nos têtes", confie une autre femme, avant de fondre en larmes dans les bras de son amie. Les lieux de l'attaque restent depuis 36 heures figés dans le temps avec des couvertures de survie et des manteaux d'enfants encore éparpillés sur le sol.

Une montée de l'extrême-droite avannt les législatives anticipées ?

Parmi les proches de victimes, les récits se répètent avec cette question sur toutes les lèvres et inscrite en lettres noires sur une pancarte : "Pourquoi ?". Plusieurs disputes ont éclaté durant la journée entre habitants qui se sont violemment invectivés, entre ceux qui reprennent les discours de l'extrême-droite allemande et blâment les origines saoudiennes de l'assaillant et les autres, comme Alex, qui refuse toute récupération politique. "Je comprends qu'on souhaite connaître les circonstances; Ils ne sont pas contents de nos dirigeants. Je comprends mais on doit trouver mieux que l'extrême-droite, ça risque d'être un problème aux prochaines élections", déclare-t-il.

Les législatives anticipées se tiendront en début d'année 2025 en Allemagne. Dans certains sondages, l'AFD, le parti d'extrême-droite, est crédité de près de 20% d'intentions de vote. Un score que le parti compte bien gonfler après l'attaque de Magdebourg.