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"Le monde est malade" : dans l'horreur du marché de Noël de Magdebourg après la suspicion d'attentat
Les témoins de ce qui pourrait être un acte terroriste rapportent une scène "inimaginable". Vendredi 20 décembre, une voiture a foncé dans la foule présente au marché de Noël de Magdebourg, en Allemagne.
L'insouciance d'une soirée en famille ou entre amis sur le marché de Noël de Magdebourg, en Allemagne, a viré au cauchemar, ce vendredi 20 décembre. Il est environ 19 h dans cette cité des bords de l'Elbe, à quelque 160 kilomètres de Berlin, lorsqu'un puissant véhicule noir franchit l'enceinte de la fête. Le SUV slalome alors dans les allées "sur plus de 400 mètres", selon la police.
Une scène "inimaginable", selon le récit de témoins. Nadine, 32 ans, en fait partie. Elle se baladait bras dessus bras dessous avec son petit ami, Marco, 39 ans, lorsque la voiture l'a happé. "Il a été traîné et arraché à moi. C'était terrible", témoigne-t-elle. Malgré le drame, "personne" ne crie, explique-t-elle : "Nous n'avons pas entendu la voiture", raconte-t-elle à Bild. Son compagnon est blessé à la jambe et à la tête, mais elle reste longtemps sans nouvelle de l'hôpital dans lequel il a été emmené. Une "incertitude insupportable".
Dans le dernier bilan des autorités locales, deux personnes sont décédées, dont un enfant. Près de 70 personnes ont également été blessées, dont quinze grièvement, ont également annoncé les autorités.
"Inimaginable"
"Nous avons vu le toit de la voiture, puis c'est arrivé", raconte un témoin à la chaîne de télévision Welt TV. "Tout le monde était allongé sur le sol. Des enfants, des hommes, des blessés. C'est inimaginable."
"C'est terrible. Il y avait un cadavre à côté de moi pendant tout ce temps", abonde sa compagne. "Je pensais que j'allais juste au marché de Noël et une telle chose arrive. Le monde est malade."
La ville a été plongée en état de choc à l'annonce de cette attaque. Un lourd silence s'est abattu dans les travées du stade du Fortuna Düsseldorf, qui recevait le club de Magdebourg.
Les lumières de la fête ont rapidement été noyées par les gyrophares et les feux des véhicules de secours et de police dans un va-et-vient incessant pour évacuer les blessés. Des images de visiteurs présents sur le marché, diffusées par les médias locaux, montrent des personnes tentant d'aider celles qui gisent sur le sol entre les étals parés de décorations de Noël.
De grandes tentes blanches ont été dressées, accueillant les victimes non loin des cabanons prévus pour débiter vin chaud et pains d'épices pour le dernier week-end de l'avent.
Un centre-ville transformé en lieu de recueillement
Sapin de Noël géant, manèges, patinoires, rien ne manquait pour que la fête soit réussie et fasse le plein, à quatre jours de Noël, aux premières heures des vacances scolaires.
La place du centre-ville accueillant les réjouissances va désormais se transformer en lieu de recueillement, où le chancelier Olaf Scholz est attendu dès samedi. De premiers bouquets de fleurs ont été déposés par des anonymes, rapportent les médias locaux.
Un service commémoratif sera organisé dans l'église principale de cette ville de quelque 250.000 habitants, située sur le territoire de l'ancienne RDA communiste. "Je ne sais pas dans quel monde nous vivons pour que quelqu'un utilise un événement aussi pacifique pour répandre la terreur", a confié une femme.
La maire de Magdebourg, Simone Borris, a fondu en larmes face à la presse : "Je n'aurais jamais pu imaginer que la ville soit touchée par un tel événement". "J'espère qu'après la phase de deuil, nous parviendrons à retrouver une vie collective, que nous ne perdrons pas la joie de vivre, a-t-elle ajouté, qu'il sera tout simplement possible de continuer à profiter de la vie".
