Naufrage dans la Manche : les 3 questions qui se posent au lendemain du drame

ÉCLAIRAGE - Le 3 septembre dernier, le naufrage d'une embarcation a fait 12 morts dans la Manche, entre la France et l'Angleterre. Quelles sont les règles en vigueur ? À quelles solutions travaillent les deux pays et l'Union européenne ?

Des pompiers, un policier et un médecin de l'unité d'urgence du SAMU se tiennent à côté des sacs contenant les corps des migrants décédés après le naufrage d'un bateau de migrants dans la Manche le 3 septembre 2024

Crédit : Denis Charlet / AFP

MANCHE - Les questions qui se posent au lendemain du naufrage qui a fait 12 morts

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Le mois de septembre a à peine commencé et, déjà, l'année 2024 est la plus meurtrière dans la Manche. Au moins 12 personnes sont mortes le 3 septembre dernier après le naufrage de leur embarcation de fortune, venant ternir un bilan déjà très lourd.
Des réfugiés se dirigeaient vers l'Angleterre dans une embarcation comportant plus de 60 personnes à bord, des hommes, des femmes, des enfants, prêts à risquer leur vie pour l'eldorado anglais. Le ministre de l'Intérieur démissionnaire appelle à un "traité" entre l'Union européenne et Londres. Mais tout dépend du contenu de ce potentiel traité.

Boris Johnson, l'ex-Premier ministre britannique, avait réclamé un traité pour renvoyer les migrants directement en France. Ça n'est certainement pas ce genre de traité dont parle Gérald Darmanin qui semble plutôt vouloir un traité qui permettrait aux demandeurs d'asile de déposer leurs demandes pour l'Angleterre en France.

1. À quand un futur traité ?

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, qui est arrivé au pouvoir en juillet, a fait de la gestion des traversées de la Manche une de ses priorités. Il veut relancer les relations avec la France et l'Europe.

Un nouveau traité est peut-être une idée à laquelle le nouveau gouvernement de gauche est ouvert. Mais Keir Starmer est aussi très conscient que c'est un sujet très épineux dans l'opinion britannique.

2. Quelles sont les règles en vigueur ?

Aujourd'hui, des règles existent, mais leur application est compliquée. Les Français interviennent en mer française, les Britanniques en mer anglaise, mais c'est plus compliqué que ça. Sur terre, la priorité est de lutter contre les traversées. La police française essaie souvent d'arrêter les embarcations avant qu'elles n'aillent en mer, mais les passeurs sont de plus en plus agressifs.

En mer, la priorité est de sauver des vies. La police ne fera que garder un œil sur la sécurité des personnes embarquées. Et il est jugé qu'une fois dans l'eau, vu l'état des embarcations, ces personnes, presque toujours, sont vues comme en danger.

Ensuite, en quittant l'Union européenne, le Royaume-Uni a aussi quitté l'accord de Dublin 3, qui permettait à Londres de renvoyer certains migrants en Europe. Mais pour l'instant, Londres n'a plus d'accord de retour avec l'Union européenne. Et l'accord sur le Rwanda dont on a beaucoup parlé pour y renvoyer les demandeurs d'asile s'est éteint avec la défaite des conservateurs aux élections de juillet.

3. Le nombre de traversées augmente-t-il ?

Plus de 21.000 personnes ont traversé la Manche en 2024, à peu près autant que l'an passé, mais moins qu'en 2022 qui était une année record.

Cette année, 30 personnes sont décédées lors de ces traversées. L'année la plus meurtrière qui était 2021 avait vu 45 décès. Le 3 septembre, ce sont 10 femmes et filles qui sont mortes et 2 hommes. Ce qui rappelle qu'il n'y a pas que des jeunes hommes qui entament ces traversées, mais aussi des familles.

La plupart viennent d'Afghanistan ou en tout cas de pays qui subissent des violences continues. Mais il est important de préciser pour conclure que la traversée est devenue de plus en plus dangereuse. Les passeurs embarquent encore plus de personnes sur chaque bateau, ce qui rend les embarcations encore plus vulnérables.

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