Mort du pape François : qu'est devenu l'argent de l'ancien souverain pontife ?

C'est l'ultime cadeau du pape François. La générosité de ce souverain pontife devrait rester pour longtemps dans les mémoires. Bergoglio savait qu’il allait mourir et n'a rien gardé. Il a tout donné jusqu'à ses économies personnelles et a vidé son compte en banque jusqu'au dernier centime, selon la presse italienne.

Quand les forces et le souffle ont commencé à lui manquer, il s'est tout de même rendu, quatre jours avant sa mort, dans une prison en plein cœur de Rome, en fauteuil roulant, pour voir une dernière fois les détenus. L’évêque chargé de la charité à Rome raconte dans le quotidien romain Il Messaggero : "Je me souviens d'un homme fatigué, qui se traînait, mais qui criait par sa présence la nécessité de s'occuper des prisonniers".  

Cet évêque va parler au Pape et lui expliquer qu'il y a un problème avec le centre de détention pour mineurs de Casal del Marmo, en banlieue de Rome, que le pape connait bien. Dans ce centre, les jeunes prisonniers ont démarré un atelier de fabrication de pâtes, mais le financement n'est pas bouclé : "Nous avons une grosse hypothèque. Si nous pouvions la réduire, nous baisserions le prix des pâtes, nous vendrions plus et nous embaucherions plus de garçons." Le pape François réfléchit quelques secondes, hoche la tête, et répond dans un murmure : "Il me reste un peu d’argent", en vérité 230.000 euros. Il va donner toutes ses économies pour sauver l'atelier de fabrication et pour aider une toute dernière fois ces jeunes délinquants.

Un lieu marquant du pontificat de François

Il faut dire que le pape François était extrêmement attaché à cette prison pour mineurs. Pour son tout premier Jeudi Saint après son élection, en 2013, ce n'est pas dans une basilique, mais là, à Casal del Marmo, dans ce centre oublié, en périphérie de la capitale, qu’il avait choisi de passer le dernier jeudi avant Pâques. Là-bas, il avait lavé les pieds de douze jeunes détenus, y compris des filles et des musulmans, ce qui avait choqué au sein même de l'Église. Lui, il s'en moquait.

Depuis ce jour, le pape François n’a jamais tourné le dos à Casal del Marmo. De cette visite, il y a plus de dix ans, est né ce projet fou de transformer une aile désaffectée de la prison en fabrique artisanale de pâtes. De la farine, de l'eau, mais surtout, un premier contrat de travail, un salaire, des horaires à respecter : pas juste un atelier, une seconde chance.

Aujourd’hui, grâce à ce don du Pape, à ces 230.000 euros, les dettes sont allégées, le projet est provisoirement sauvé et l’espoir peut continuer à circuler un peu entre les murs et les grilles de Casal del Marmo. Pour ce Pape, ce centre de détention n’était pas une simple prison, mais un chantier humain et c’est peut-être là-bas, aujourd'hui, que son héritage est le plus vivant. Un héritage que les détenus honorent : ces jeunes ont demandé qu’on dépose une fleur sur la tombe de l'ancien souverain pontife.