Le rap et la violence sont souvent, parfois à tort, associés. Mais ces derniers mois, le fléau s'accentue dans ce milieu et aux États-Unis d'une manière générale. Après le meurtre du rappeur sulfureux XXXTentacion le 18 juin 2018 à Miami, la tragédie se répète avec Nipsey Hussle.
Alors qu'il lui tenait à cœur de lutter contre cette culture de l'ultra-violence, il en a été la victime. Il a été abattu dimanche 31 mars dans les rues de Los Angeles. Le tireur aurait été identifié par les autorités.
Pour certains, la mort du musicien de 33 ans s'inscrit dans la lignée des fusillades des années 1990 dans lesquelles sont tombées de nombreuses stars du hip-hop, comme Tupac Shakur et Notorious B.I.G. Autant de musiciens talentueux, issus de quartiers défavorisés et souvent associés à des gangs, abattus dans la fleur de l'âge, dont Nipsey Hussle ne serait que le dernier en date.
Les éloges funèbres, de stars comme Beyonce, Kendrick Lamar, Drake et Cardi B ou d'anonymes qui l'ont fréquenté, déplorent les fusillades qui déciment régulièrement les jeunes hommes noirs aux Etats-Unis.
"Ca fait mal", écrit ainsi sur Instagram le rappeur new-yorkais Nas. "C'est dangereux d'être un MC. Dangereux d'être un joueur de basket. C'est dangereux d'avoir de l'argent. Dangereux d'être un homme noir" confie-t-il. "C'est enraciné si profondément. C'est pas facile de changer ça. Dur de changer quoi que ce soit quand les gosses continuent à vivre dans la pauvreté", affirme-t-il.
"La musique n'a rien à voir avec ça", explique Najee Ali, militant des droits de l'Homme en Californie. "La pauvreté et les zones défavorisées, voilà ce qui génère la violence, pas la musique", martèle-t-il.
"Le rap est un genre musical qui exige une grande authenticité de la part de ses artistes", explique Geoff Harkness, sociologue au Rhode Island College et spécialiste du hip hop.
"Même pour des musiciens de rap qui n'ont pas d'intérêt ou de lien avec la violence, il existe une immense pression pour acquérir de la crédibilité via des actes violents", dit-il à l'AFP.
"Les maisons de disques et les médias récoltent des fortunes en poussant de jeunes hommes noirs, souvent pauvres, à jouer sur leur passé criminel, voire à s'en fabriquer un, pour vendre davantage", assure le spécialiste, qui tient aussi les rappeurs pour "complices" de ce phénomène.
Pendant des décennies, le public a associé le rap aux gangs. Dans les années 1980, le hip-hop de la côte ouest des États-Unis s'est développé sur les territoires des gangs. Ils traduisaient en musique le dénuement et l'injustice sociale qui frappaient de nombreux quartiers.
La décennie suivante a assuré le succès du "gangsta rap" et ses textes faisant l'apologie des armes à feu, de la drogue et du machisme. Parmi les chefs de file de ce mouvement on retrouve Snoop Dogg, connu pour être un membre du gang des Crips. Nipsey Hussle appartenait à ce même gang.
Ces dernières années, l'artiste s'était engagé pour combattre la violence à Los Angeles. Le lendemain de son meurtre, Hussle devait même rencontrer des responsables de la police pour discuter avec eux des moyens d'endiguer les actes des gangs et en éloigner les jeunes.
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