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Des manifestants à Bagdad, en Irak, le 7 octobre 2019.
Crédit : AHMAD AL-RUBAYE / AFP
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Plus de 100 morts et 6.000 blessés. C'est le lourd bilan recensé en Irak après six jours de manifestation et de violences. En effet depuis le 1er octobre, début du mouvement de contestation à Bagdad et dans des villes du Sud pour réclamer emplois, services publics et dénoncer la corruption, plus de 100 personnes ont été tuées, en grande majorité des manifestants, et plus de 6.000 blessées, selon un dernier bilan officiel.
Après le chaos dans la nuit de dimanche à lundi à Sadr City, dans l'est de Bagdad, où 13 personnes ont péri dans les heurts entre manifestants et forces de l'ordre selon des sources médicales et policières, le commandement militaire a reconnu "un usage excessif de la force" et annoncé avoir "commencé à demander des comptes aux officiers qui ont commis ces erreurs".
Des vidéos ont montré des manifestants se mettre à couvert sous des rafales ininterrompues de tirs, parfois à l'arme lourde. Forces de l'ordre et médias ont difficilement accès à ce bastion du leader chiite Moqtada Sadr qui avait appelé vendredi à la démission du gouvernement d'Adel Abdel Mahdi.
Accusant des "ennemis du peuple" d'être derrière ces pertes humaines, le président irakien Barham Saleh a appelé l'ensemble des forces politiques irakiennes à un "dialogue politique franc et total" sans "ingérence de l'étranger" pour satisfaire les demandes des manifestants qui, a-t-il dit, ne sont "pas impossibles" à réaliser.
Il faudra, a prévenu le président Saleh, mettre en place des mesures pour éviter "le recours à la force excessive", rappelant que les manifestations pacifiques étaient un "droit constitutionnel" et dénonçant les récentes attaques contre plusieurs médias à Bagdad.
Les autorités ont jusqu'à présent assuré s'en tenir aux "standards internationaux" et accusent des "tireurs non identifiés" de viser manifestants et forces de l'ordre. Les défenseurs des droits humains accusent eux les forces de l'ordre de tirer sur les manifestants.
Le fait que les forces de sécurité admettent avoir utilisé une force excessive est un premier pas
Amnesty
"Le fait que les forces de sécurité admettent avoir utilisé une force excessive est un premier pas qui doit se traduire sur le terrain, afin de retenir l'action des forces de sécurité et de l'armée", a estimé Amnesty. "La prochaine étape est de faire rendre des comptes".
De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge a plaidé pour préserver un accès des soignants aux blessés car "l'alternative est impensable pour une population déjà épuisée et dans le besoin".
Depuis dimanche 6 octobre, les manifestants ne défilent plus dans le centre de la capitale de l'Irak vers l'emblématique place Tahrir. Les rassemblements sont désormais cantonnés à Sadr City et ses abords, dans l'est de la capitale de neuf millions d'habitants toujours privée d'internet, comme l'ensemble du sud du pays.
Ailleurs à Bagdad, la vie a repris lentement son cours, mais la tension reste très palpable.
Les autorités ont multiplié les annonces de mesures sociales pour tenter d'apaiser la colère des manifestants qui disent n'avoir "plus rien à perdre" dans un riche pays pétrolier où plus d'un habitant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté.
Ce mouvement de contestation intervient alors que des milliers de marcheurs irakiens et iraniens ont entamé le grand pèlerinage chiite annuel vers le tombeau de l'imam Hussein à Kerbala, au sud de Bagdad, qui doit culminer le 17 octobre avec les célébrations d'Arbaïn.
Sur le front diplomatique, le Premier ministre irakien a annoncé avoir discuté au téléphone avec le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo de la situation en Irak, alors que le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov menait à Bagdad une visite prévue avant le début de la contestation.
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