Manifestants tués, affrontements… Tensions au Cameroun après la réélection de Paul Biya

Au pouvoir depuis 1982, Paul Biya a été réélu à la tête du Cameroun ce lundi 27 octobre avec 53,66% des suffrages, selon les résultats officiels proclamés par le Conseil constitutionnel. Cette victoire n'est pas une surprise pour le président de 92 ans, mais elle est vivement contestée par son opposant Issa Tchiroma Bakary qui dénonce une "mascarade".

L'annonce d'un huitième mandat du président sortant a fait monter la tension d'un cran au Cameroun où les forces de l'ordre ont été mobilisées face aux manifestants. Issa Tchiroma Bakary a déploré "deux morts" après la proclamation des résultats parmi des manifestants regroupés autour de son domicile, à Garoua. 

"Une dizaine de snipers" sont postés sur les toits, a-t-il affirmé à l'AFP. Un journaliste de l'agence, présent sur place, a vu un homme se faire tirer dessus.

Tirs "à balle réelle"

Dimanche, quatre personnes étaient décédées à Douala, capitale économique du pays. Les forces de sécurité ont commencé par une salve de gaz lacrymogène avant de tirer "à balle réelle", selon des manifestants interrogés par l'AFP. 

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Ces tensions touchent plusieurs quartiers à travers le pays. Celui de New Bell est sous blocus. Les entrées et sorties de certaines rues sont limitées par la police, rapporte RFI. Des affrontements ont eu lieu ce lundi au domicile de Yerima Dewa, ancien vice-président. Les forces de l'ordre ont dispersé les manifestants.

Issa Tchiroma Bakary avait appelé mercredi dernier les Camerounais à manifester si le Conseil constitutionnel venait à proclamer des "résultats falsifiés et tronqués".  Des patrouilles mixtes de police et de gendarmerie ont été postées ce lundi aux principaux carrefours de la capitale Yaoundé, tandis que des véhicules blindés stationnent à proximité des zones jugées sensibles.