Madagascar : qui est le colonel Michaël Randrianirina investi "président de la refondation" ?

Propulsé sous les feux des projecteurs il y a moins d'une semaine, le colonel Michaël Randrianirin a été investi président de Madagascar, ce vendredi 17 octobre 2025 lors d'une cérémonie à la Haute cour constitutionnelle dans la capitale Antananarivo.

Un lieu de symbole pour ce nouveau pouvoir exécutif qui cherche à prouver sa légitimé institutionnelle. Le colonel a reçu par la même occasion la distinction de "Grand Croix de première classe de l'Ordre national", réservée exclusivement aux présidents.

À la tête du contingent rebelle du Corps d'administration des personnels et des services de l'armée de terre (Capsat), le colonel Michaël Randrianirina a lancé, le samedi 11 octobre, un appel aux militaires dans un climat de contestation et de manifestations. Dans une vidéo filmée depuis un smartphone, il les a exhortés à déposer les armes, à "refuser de réprimer la population, à assumer leurs responsabilités et à jouer leur véritable rôle". 

L'homme providentiel

Relayée sur les réseaux sociaux, cette déclaration a créé un véritable buzz, selon L'Express de Madagascar. Elle a marqué un tournant décisif dans les manifestations menées par la Génération Z, accélérant la chute du régime d'Andry Rajoelina, qui a depuis quitté le pays. Le colonel Michaël Randrianirina est ainsi devenu le visage emblématique de cette révolte, l'homme providentiel.
Âgé de 51 ans, Michael Randrianirin a dirigé le bataillon d’infanterie de Tuléar, avant de devenir, entre 2016 et 2018, gouverneur de sa région d'origine, l’Androy, au sud de Madagascar. Opposant au région d’Andry Rajoelina, le nouveau président de Madagascar a été emprisonné de novembre 2023 à février 2024 pour "incitation à la mutinerie militaire en vue d’un coup d’État", puis condamné à un an de prison avec sursis pour "atteinte à la sûreté de l’État", selon les informations de RFI.

"Une rupture avec le passé", la promesse du nouveau président

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Lors de son discours d'investiture, le colonel Michael Randrianirina a assuré vouloir "travailler avec toutes les forces vives de la Nation" et promet "une rupture avec le passé". "Notre mission principale est de réformer en profondeur les systèmes administratifs, socio-économiques et politiques de gouvernance du pays", a-t-il ajouté.

Le nouveau président refuse de parler de coup d'Etat et assure qu'il s'agit plutôt "d'une prise de responsabilité". Officiellement, le colonel Michael Randrianirina a été "invité" par la Haute Cour constitutionnelle malgache "à exercer les fonctions de chef de l'État", suite au départ précipité de son opposant qui a laissé le poste vacant. "Un coup d'Etat, ce sont des militaires qui entrent dans le palais présidentiel avec des armes, qui tirent, il y aurait des effusions de sang", a-t-il précisé à des journalistes selon l'AFP. 

Le chef de l'État s'engage à organiser des élections dans un délai maximum de 18 à 24 mois. Dans un communiqué daté du mercredi 15 octobre, il a annoncé la mise en place d'un "processus de consultation" visant à nommer rapidement un Premier ministre.