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Andry Rajoelina
Crédit : Amaury Cornu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Le président de Madagascar obligé de fuir son pays et probablement avec l'aide de la France. Il y a d'abord eu le grondement sourd d'un rotor, celui de l'hélicoptère du Président Andry Rajoelina qui décolle à la hâte depuis la capitale Tananarive, en emportant avec lui une gerbe de poussière rouge. C'était il y a 48 heures.
Puis, c'est un avion qui a été filmé en rase-motte, en train de prendre le large au-dessus de l'Océan Indien. Pas n'importe quel avion, un Casa, reconnaissable à ses hélices et sa peinture vert kaki. Il s'agit d'un avion militaire français qui a atterri, chez nous, sur l'île de la Réunion.
D'après nos confrères de RFI, le président malgache était bel à bien à bord, grâce à un accord passé directement avec Emmanuel Macron. Un fuyard qui craint pour sa vie. Il aurait ensuite embarqué dans un jet privé, destination probable : Dubaï.
À Madagascar, territoire français jusqu'en 1960, la contestation est née des coupures d’eau et d’électricité dues au manque d’infrastructures et à la baisse du niveau des barrages hydroélectriques en saison sèche. Cette colère a gagné les campus, puis les rues. Vingt-deux morts, selon l’ONU, et des gendarmes qui tirent à balles réelles sur la jeunesse du pays.
Cette génération Z est la même qu’on a vue se lever ces dernières semaines au Népal, en Indonésie, ou au Kenya. Des jeunes sans parti, sans peur réclament un État qui tienne debout. Ils viennent d'être rejoints par une partie de l'armée, c'est le moment où le président Rajoelina a définitivement senti le vent tourner. Ces mêmes militaires qui avaient porté l'ancien DJ et organisateur de soirées au pouvoir l'ont lâché. Cette fois-ci, ils ont refusé de tirer.
Le président malgache possède également un passeport français, ce qui renforce encore un peu plus l'hypothèse d'un accord passé avec Paris. Autre élément troublant rappelé dans Le Figaro : en 2021, les autorités malgaches annoncent avoir déjoué une tentative d’assassinat d’Andry Rajoelina. Plusieurs personnes sont arrêtées, dont deux Français. Ces deux Français ont finalement été graciés, il y a quelques heures, juste avant l'exfiltration du président.
Emmanuel Macron a ajouté quelque chose : "On regarde la jeunesse de ces pays avec beaucoup d'admiration, d'affection. On a une jeunesse qui s'est exprimée, qui est politisée, qui veut vivre mieux (...) il ne faut simplement pas qu'elle soit récupérée par des factions militaires ou des ingérences étrangères".
Sur place, on a simplement entendu dans ces mots des relents de Françafrique. Quant au président Rajoelina, il a donc repris la parole. Mais son message a été limité aux réseaux sociaux, la télévision publique ne l'a pas diffusée. Il a dit avoir échappé à une tentative de meurtre, et appelé à “respecter la Constitution”.
Une allocution sans écho, noyée dans le brouhaha des manifestations, et le souffle têtu de la jeunesse malgache, c’est elle pour l'instant qui tient le micro.
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