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Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky à Kiev en mai 2025
Crédit : Genya SAVILOV / AFP
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La relation entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky serait celle d'alliés, et même un peu plus. On a notamment parlé de "bromance", un mot valise, "bro" comme "brother", frère en anglais, et "mance" pour "romance". Une histoire d'amitié virile, de fraternité entre gars. C'est en tout cas ce qu'avance le New York Times qui a mené l'enquête auprès d'une dizaine de collaborateurs.
Il faut dire d'abord que, sous d'autres cieux, ils auraient pu être dans la même classe. À un mois près, ils ont le même âge. Le même style aussi, direct, énergique et un peu la même histoire, celle du président qu'on n'attendait pas. C'est sans doute pour ça qu'en 2019, Emmanuel Macron invite à l'Élysée ce comédien qui se présente en Ukraine. Un humoriste, sans expérience jusqu'alors et inconnu à l'international.
Sacré coup de pouce, le clown est élu triomphalement, et il réserve sa première visite à la France bien sûr. Selon un de ses anciens ministres, "il était vraiment reconnaissant". "Le début d'une belle amitié", dit déjà Emmanuel Macron.
Aujourd'hui, 6 ans plus tard, ils sont carrément proches. On se souviendra de cette conférence de presse, fin mars, où Zelensky a été interrompu par un coup de fil auquel il à répondu par : "Désolé Emmanuel, je suis en conversation avec des journalistes. Je peux te rappeler dans 5 minutes ?". Tout le monde le confirme, ils se parlent vraiment comme ça, presque tous les jours.
Selon Zelensky, ils ne passent plus par les canaux diplomatiques officiels, ils prennent leur téléphone et ils s'appellent directement – via WhatsApp ou Signal. Souvent, leurs conversations ont un objet précis, mais ça leur arrive aussi de se téléphoner juste pour prendre des nouvelles, ou échanger une idée. Et parfois, par pure amitié. Quand un missile russe a frappé la ville natale de Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron a passé un coup de fil.
Auparavant, il y a quand même eu une période de froid, au début du conflit en Ukraine. Quand Emmanuel Macron a continué à dialoguer avec Poutine, pour "ne pas l'humilier". Quand la France a tardé à livrer des armes, à cette époque, dans l'armée ukrainienne, le mot "Macron" est devenu un verbe qui voulait dire "parler beaucoup et agir peu".
Et puis il y a eu ce moment décisif, quand le président français s'est rendu à Irpin, près de Kiev, une banlieue dévastée par la guerre. Après un tête-à-tête avec Zelensky, il dit alors : "Nous avons tellement de chance d'avoir quelqu'un comme lui. Il faut miser sur lui. Ça en vaut la peine."
Puis, quand on a découvert le massacre de Bucha, Emmanuel Macron a cessé de parler à Vladimir Poutine. Dans Le Figaro, Volodymyr Zelensky dit alors : "Je pense qu'il a changé. Et il a vraiment changé cette fois".
Depuis, la France est aux avant-postes diplomatiques et stratégiques. Quand les deux présidents s'appellent, ils discutent aussi du champ de bataille, jusqu'aux noms des villes et des villages de première ligne. "Emmanuel est un expert en matière de guerre", c'est ce qu'a dit Zelensky à Bernard-Henri Lévy, qui parle d'une fraternité entre eux. "Des frères d'armes, dit-il, et des frères d'âme". C'est une bromance d'aujourd'hui.
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