Malgré ses divisions géopolitiques, le G20 ne peut pas se permettre de "reléguer au second plan" le dérèglement climatique, a averti mercredi 10 avril le patron de l'ONU Climat, appelant de ses vœux un "nouvel accord" entre pays riches et en développement pour débloquer les milliards de dollars nécessaires à la lutte contre le réchauffement.
"Reléguer le climat au second plan n'est pas la solution à un dérèglement qui va décimer chaque économie du G20 et qui a déjà commencé à faire des dégâts", a déclaré Simon Stiell, dans un discours prononcé à Londres, un peu plus d'un mois après l'impasse au Brésil d'une réunion des ministres des Finances du G20, liée aux divisions sur les guerres en Ukraine et à Gaza.
Alors que les émissions de gaz à effet de serre de l'humanité continuent d'augmenter et que la température du globe bat des records sans discontinuer, le financement de la transition énergétique et de l'adaptation au réchauffement des économies en développement est un thème central des négociations climatiques internationales en 2024.
La COP29, prévue en novembre à Bakou, doit notamment établir le nouveau montant de l'aide publique climatique des pays riches, en lieu et place des 100 milliards de dollars par an actuels.
Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en deçà des besoins évalués à plusieurs milliers de milliards. C'est pourquoi d'ici Bakou "nous avons besoin d'un nouvel accord sur le financement de la lutte contre le changement climatique, entre les pays développés et les pays en développement", a souligné le secrétaire exécutif de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Allègement de la dette des pays pauvres, réforme de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI), adaptation des banques de développement et innovations financières, notamment via de nouvelles taxes internationales, sont au cœur des discussions.
À la COP28 de Dubaï, le monde a convenu de "transitionner hors" des énergies fossiles et de tripler la capacité des renouvelables d'ici 2030, mais sans avancée concrète sur la finance. Trois mois plus tard, Simon Stiell remet la pression, à une semaine des retrouvailles des dirigeants de la finance mondiale aux réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI à Washington.
"La puissance de feu financière que le G20 a mobilisée pendant la crise financière mondiale (en 2008, NDLR) devrait être à nouveau mobilisée et orientée résolument vers la réduction des émissions galopantes" et l'adaptation aux dégâts du changement climatique "immédiatement", a déclaré le patron de l'ONU Climat, chargé de la mise en application de l'accord de Paris.
Le leadership du G20, qui représente 80% des émissions de l'humanité, "doit être au cœur de la solution, comme il l'a été lors de la grande crise financière", a ajouté Simon Stiell à l'adresse de ce forum des pays riches et des principales économies émergentes, dont la Chine, l'Inde et le Brésil.
Les pays du monde entier doivent rehausser leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre, très insuffisants aujourd'hui pour limiter le réchauffement à 1,5°C comme prévu par l'Accord de Paris, a rappelé le haut fonctionnaire onusien.
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