Le Qatar, l'un des principaux médiateurs entre le Hamas et Israël, a annoncé mardi avoir reçu une "réponse" positive du mouvement palestinien à une proposition de trêve incluant la libération d'otages retenus à Gaza, à l'occasion d'une tournée du secrétaire d'État américain Antony Blinken.
Alors que la guerre entre mercredi dans son cinquième mois, les frappes incessantes israéliennes ont de nouveau ciblé Khan Younès et Rafah, dans le sud du territoire palestinien assiégé. Le ministère de la Santé du Hamas a fait état d'au moins 107 morts en 24 heures à Gaza.
Au côté d'Antony Blinken à Doha, le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani a déclaré : "nous avons reçu une réponse du Hamas concernant le cadre général de l'accord sur les otages. Cette réponse contient quelques commentaires, mais elle est globalement positive".
Il s'est dit "optimiste" mais a refusé d'évoquer dans les détails la réponse du Hamas, à l'origine de l'attaque sans précédent menée le 7 octobre sur le sol israélien qui a déclenché la guerre. Plus de 1 160 personnes, en majorité des civils, ont été tuées et quelque 250 enlevées en Israël et emmenées à Gaza ce jour-là, selon les autorités israéliennes.
Le mouvement islamiste palestinien a confirmé avoir remis sa réponse aux médiateurs égyptiens et qataris, mais sans en préciser la teneur. Le secrétaire d'État américain a dit que la réponse avait "été communiquée aux Israéliens" et qu'il en discuterait lors de sa visite mercredi en Israël dans le cadre de sa cinquième tournée au Moyen-Orient depuis le 7 octobre.
Le bureau du Premier ministre israélien a indiqué mardi que les services de renseignement extérieurs du pays étudiaient la réponse du mouvement islamiste palestinien Hamas au projet de cessez-le-feu à Gaza. "La réponse du Hamas a été transmise par le médiateur qatari au Mossad. Les détails sont en train d'être examinés avec attention par les responsables impliqués dans les négociations", a indiqué un communiqué du bureau de Benjamin Netanyahu.
La semaine dernière, une source du mouvement palestinien a affirmé que le projet en trois phases prévoyait notamment une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer de 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages détenus par le Hamas, et une plus grande aide humanitaire à Gaza.
La proposition a été élaborée fin janvier à Paris par les médiateurs qataris, dont le Premier ministre, américains et égyptiens.
En riposte à l'attaque du Hamas, Israël a juré de détruire le mouvement palestinien et lancé une offensive qui a fait 27 585 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas. Le groupe, qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza, est considéré comme une organisation terroriste par l'Union européenne et les États-Unis.
Fin novembre, une première trêve d'une semaine a permis l'entrée accrue d'aides, la libération d'une centaine d'otages, sur les quelque 250 emmenés à Gaza le 7 octobre, et de prisonniers palestiniens. Selon Israël, 132 otages sont toujours détenus à Gaza, dont 28 seraient morts.
Antony Blinken, dont le pays est un proche allié d'Israël, s'est rendu en Arabie saoudite et en Égypte avant le Qatar. Mercredi, il est attendu en Israël avant de se déplacer en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 où siège l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.
"Il y a encore beaucoup de travail à faire. Mais nous continuons à croire qu'un accord est possible et même essentiel, et nous continuerons à travailler sans relâche pour y parvenir", a-t-il affirmé à Doha.
Selon lui, le projet d'accord "offre la perspective d'un calme prolongé, d'une libération des otages et d'une augmentation de l'aide" à Gaza, en proie à une crise humanitaire "catastrophique" selon l'ONU. "Cela serait clairement bénéfique pour tout le monde."
Jusque-là, le Hamas exige un cessez-le-feu total avant tout accord. Israël de son côté prévient qu'il ne mettra fin définitivement à son offensive à Gaza qu'une fois le Hamas éliminé et les otages libérés.
Dans le territoire palestinien dévasté par les frappes israéliennes et décrit comme un"lieu de mort" par l'ONU, les bombardements israéliens notamment à Khan Younès et Rafah dans le sud, ne connaissent pas de répit.
L'armée israélienne a fait également état mardi de "combats rapprochés" entre ses soldats et le Hamas à Khan Younès, ville qu'elle présente comme une place forte du mouvement palestinien.
À Rafah, le ministère de la Santé du Hamas a affirmé qu'une frappe israélienne avait tué six policiers palestiniens à bord d'un véhicule. Selon des témoins, ils sécurisaient le passage d'un camion d'aide humanitaire.
Des quartiers entiers ont été détruits par les bombardements israéliens et 1,7 million de personnes ont été déplacées sur les quelque 2,4 millions d'habitants du petit territoire.
Plus de 1,3 million des déplacés s'entassent dans des conditions désespérées à Rafah, cinq fois la population initiale de cette ville adossée à la frontière fermée avec l'Egypte, selon l'ONU.
Rafah pourrait être le prochain objectif d'Israël. Lundi, le ministre de la Défense Yoav Gallant a averti que l'armée "atteindrait des lieux où elle n'a pas encore combattu (...) jusqu'au dernier bastion du Hamas, à savoir Rafah".
Le Premier ministre israélien, Benjamin "Netanyahou menace d'envahir Rafah et utilise pour excuse la présence du Hamas (...) Israël ne s'arrêtera que quand il aura anéanti le peuple de Gaza", affirme Raed al-Bardani, un déplacé de 32 ans.
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