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Le Brexit, un divorce qui s'annonce très douloureux

ÉDITO - Pour François Lenglet, les Anglais sont comme les membres d'un club de sport qui arrêtent de payer leur abonnement et qui voudraient continuer à utiliser la piscine.

Le Royaume-Uni déclenchera la procédure du Brexit le 29 mars 2019.
Crédit : JUSTIN TALLIS / AFP
François Lenglet : le Brexit, un divorce qui s'annonce très douloureux
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Le Brexit, un divorce qui s'annonce très douloureux
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François Lenglet & Loïc Farge
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Le Brexit, c'est parti ! Les députés britanniques ont adopté mercredi 8 février à une très large majorité ce que l'on appelle le déclenchement de l'article 50. C'est un article du traité européen qui stipule que tout État membre peut décider de se retirer de l'Union européenne. Cet article sera activé avant le 1er avril. Cela ne signifie pas que le Royaume-Uni sortira de l'Europe dans les toutes prochaines semaines. Ce sont de longues négociations qui vont commencer, à la fois sur le divorce lui-même et sur les accords entre les Anglais et les Européens après le divorce. Ces négociations durent théoriquement deux ans au plus, selon l'article 50.

Côté britannique, il y a une priorité : retrouver le contrôle des frontières, c'est-à-dire pouvoir limiter l'immigration, y compris européenne. C'est la raison principale qui a fait voter les Britanniques pour sortir de l'Europe, en juin dernier. Mais comme Londres veut à la fois le beurre et l'argent du beurre, les Anglais voudraient parallèlement conserver le bénéfice du Marché unique, c'est-à-dire de pouvoir exporter librement dans les autres pays, au moins dans deux domaines.

La finance tout d'abord, pour permettre aux banques de Londres - le grand centre financier européen - d'exercer en Europe sans lourdes procédures d'agrément. Ensuite l'automobile, car le Royaume-Uni est devenu une base de production de voitures pour l'Europe, en particulier pour Nissan. En fait, les Britanniques voudraient rétablir les frontières pour eux, mais pas pour les autres.

Les Anglais répondent à Bruxelles par une sorte de chantage implicite

François Lenglet

Les Européens veulent éviter ce qu'on appelle le "cherry picking", c'est-à-dire le fait qu'on ne mange que les cerises sur le gâteau. Autrement dit que le Royaume-Uni ne prenne que les avantages sans avoir les coûts du grand marché. Ils veulent également que les Anglais règlent l'addition avant de partir : il y en a entre 40 et 60 milliards d'euros, correspondant au coût des programmes européens engagés au Royaume-Uni et aux engagements de retraite des fonctionnaires européens.

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À tout cela les Anglais répondent par une sorte de chantage implicite : si vous provoquez un Brexit trop dur, disent-ils à Bruxelles, nous allons baisser massivement nos impôts et attirer toutes les entreprises à votre détriment, en faisant jouer la concurrence fiscale.

C'est vrai que les positions se sont radicalisées. Theresa May, la première ministre britannique, est aujourd'hui prête à un Brexit total, sans accès au grand marché. Côté européen, c'est le français Michel Barnier, ancien ministre et ancien commissaire européen, qui a été désigné pour conduire les négociations avec Londres.
 
Tout cela sera-t-il bouclé d'ici deux ans ? C'est très difficile à croire. Il y a d'innombrables sujets techniques à traiter, pour dénouer les accords dans tous les domaines de la vie économique. Il va falloir négocier deux fois : une fois pour sortir des accords existants, une autre pour définir les nouvelles relations. Sans compter que, une fois l'accord général étant obtenu, il devra être ratifié dans tous les États membres, c'est-à-dire par 38 parlements nationaux et régionaux, dont six pour la Belgique à elle seule. Good Luck, messieurs les Anglais !

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