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À l'approche de la Coupe du monde, le Maroc sous pression concernant sa gestion des chiens errants

Des associations de défense des animaux accusent le Maroc de planifier l'abattage des chiens errants avant la Coupe du monde 2030, qu'il co-organise. Elles craignent que l'ensemble de la population canine errante du pays, estimée à environ 3 millions, ne soit en danger.

Des chiens observent au sanctuaire SFT (Sanctuaire de la Faune de Tanger), à l'est de Tanger, Maroc, le 24 juillet 2025.
Crédit : Abdel Majid BZIOUAT / AFP
Lucille Meriaux & AFP
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Le Maroc est sous pression. Le pays co-organise la Coupe du monde 2030, et des associations de défense des animaux accusent le Maroc de vouloir abattre les chiens errants avant le début de l'événement. Le royaume dément ces accusations et affirme mettre en place toutes les mesures nécessaires pour les protéger.


L'État marocain dément l'existence d'une politique d'abattage. Il affirme utiliser depuis 2019 une technique pour contrôler la population canine et ainsi réduire le risque sanitaire comme celui d'attraper la rage. En moyenne, 100.000 morsures de chiens errants sont recensées chaque année. En 2024, les autorités ont signalé 33 cas de rage mortelle.

La méthode, appelée TNVR (Trap, Neuter, Vaccinate, Return), consiste à attraper, stériliser, vacciner et relâcher les chiens errants dans leur territoire d'origine, identifiés par une boucle à l'oreille.

David Hallyday et Brigitte Bardot se mobilisent

Mais depuis l'annonce de la co-organisation du Mondial-2030 par le Maroc, la polémique enfle à l'étranger malgré les dénégations marocaines. Plusieurs organisations de protection animale affirment que le rythme des abattages de chiens errants, qu'elles évaluaient déjà à plusieurs centaines de milliers par an, s'est intensifié.

À écouter aussi

En France, le chanteur David Hallyday, fils de Johnny, a parlé de "massacres cruels" dans une lettre au président de la Fédération internationale de football. Tandis que la Fondation Brigitte Bardot a appelé la Fifa à disqualifier le Maroc en tant que pays hôte.

Les organisations disent redouter que l'ensemble de la population canine errante du pays, qu'elles estiment à environ 3 millions, soit menacée. Un chiffre qui revient régulièrement dans la presse même si les autorités marocaines n'ont pas de données précises sur le nombre de chiens errants. Le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, a dénoncé "des attaques médiatiques" avec "des données erronées et décontextualisées".

Un projet de loi sur la protection des animaux errants, adopté le 10 juillet par le gouvernement, est actuellement examiné au Parlement. Selon une version consultée par l'AFP, il prévoit notamment une amende d'environ 450 à 1.900 euros ou une peine de deux à six mois de prison pour "abattage prémédité ou torture" d'un animal errant.

"Je l'ai entendu hurler avant de la voir mourir"

Mais malgré les circulaires gouvernementales incitant les collectivités à adopter la TNVR, des abattages se poursuivent, y compris de chiens identifiés par une boucle à l'oreille. D'après des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, l'exécution se fait souvent au fusil ou par empoisonnement à la strychnine,

Mohammed, un gardien d'une soixantaine d'années, se souvient encore d'avoir vu une chienne stérilisée et vaccinée ainsi empoisonnée par "un tueur de chiens qui travaillait pour la municipalité" de Tanger. "Je l'ai entendu hurler avant de la voir mourir", raconte-t-il à l'AFP.

Il collabore avec Salima Kadaoui, une Marocaine de 52 ans à l'origine du projet Hayat qui signifie "vie" en arabe. Elle a traité depuis 2016 plus de 4.600 chiens dans cette ville du nord du Maroc en utilisant la TNVR. Selon Mme Kadaoui, "pour les autorités locales, la présence de chiens dans la rue donne une mauvaise image", explique-t-elle, affirmant que ce sont ces dernières qui donnent les ordres d'abattage.

Pourtant, il est "essentiel" de laisser les chiens traités et porteurs d'une boucle sur leur territoire, martèle-t-elle. "Ils sont des policiers contre la rage" : en cas d'intrusion d'un chien enragé, ils le repoussent et "protègent les citoyens".

L'éducation comme clé pour réduire le risque de morsure

Le Maroc a mobilisé plus de 22 millions d'euros pour la construction de "dispensaires vétérinaires avec les normes requises" pour pratiquer la TNVR, assure Mohammed Roudani, chef de la division de l'Hygiène et des Espaces verts au ministère de l'Intérieur.

Pour Salima Kadaoui, qui salue les efforts du gouvernement, l'éducation peut prévenir 95 % des morsures. Elle insiste sur les gestes à connaître comme ne pas crier et ne pas courir. Elle alerte sur des croyances dangereuses, comme celle d'une femme convaincue que cracher sur une blessure suffit à éviter la rage.

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