Italie : Matteo Renzi a présenté sa démission après la victoire du "non" au référendum
Les Italiens ont massivement rejeté le référendum pour une réforme constitutionnelle dimanche 4 décembre.

Les Italiens ont rejeté massivement la réforme constitutionnelle portée par le chef du gouvernement Matteo Renzi, selon des sondages réalisés dimanche 4 décembre à la sortie des urnes. Le non réaliserait un score situé entre 54 et 58% contre 42 à 46 % pour le oui. Ce résultat, qui sonne comme un désaveu cinglant a conduit le chef du gouvernement italien a présenté sa démission peu après minuit.
"Mon expérience de chef de gouvernement s'arrête là", a déclaré Matteo Renzi lors d'une allocution télévisée après sa défaite au référendum sur la réforme constitutionnelle. Le chef du gouvernement italien a précisé qu'il remettrait sa démission au président italien Sergio Mattarella ce lundi, à l'issue d'un conseil des ministres. Matteo Renzi, 41 ans, arrivé au pouvoir en février 2014, avait indexé son avenir politique sur l'avenir de la réforme constitutionnelle qu'il défendait depuis plusieurs mois.
Une démission que Matteo Renzi est prié de repousser par le président italien. En effet Sergio Mattarella demande au chef du gouvernement ce lundi, de "surseoir sa démission" afin de permettre l'adoption du budget 2017 au Parlement, selon un communiqué de la présidence.
La zone euro redoute une nouvelle phase d'instabilité après le Brexit
La réforme de la constitution prévoyait de réduire les pouvoirs du Sénat, doté actuellement des mêmes pouvoirs que la Chambre des députés. En cas de victoire du "oui", le Sénat ne serait vu privé de sa capacité à voter de la confiance au gouvernement et où à se prononcer sur les lois constitutionnelles, la participation de l'Italie à l'Union européenne ou la protection des minorités linguistiques. Le Sénat serait également réduit de 315 membres, élus au scrutin universel, à 100 membres nommés.
Une large majorité de la classe politique, de la droite classique aux populistes du Mouvement 5 Etoiles (M5S) ou de la Ligue du Nord, en passant par tous les extrêmes et même des "frondeurs" du Parti démocrate (PD) de M. Renzi, appellait à voter "non" en dénonçant une trop forte concentration des pouvoirs dans les mains du chef du gouvernement. Les opposants à la réforme, comme les populistes du Mouvement 5 Étoiles et le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi, comptaient également sur une victoire du non pour éjecter Matteo Renzi du pouvoir.
Cette décision ouvre une période d'incertitudes, qui pourrait peser lundi à l'ouverture des marchés financiers. On y redoute, après le choc du Brexit et la montée des mouvements populistes, une nouvelle phase d'instabilité dans la troisième économie de la zone euro. Dès l'annonce de la démission du président du Conseil italien, l'euro a chuté à son niveau le plus bas depuis 20 mois face face au dollar, dans les premiers échanges sur les marchés asiatiques.