L'armée israélienne a mené dans la nuit des "opérations ciblées" avec des tanks dans le nord de la bande de Gaza. En attendant cette probable offensive, promise à maintes reprises depuis l'attaque meurtrière sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, l'armée israélienne bombarde sans relâche le petit territoire de 362 km2 où s'entassent 2,4 millions de Palestiniens. L'attaque du Hamas a fait plus de 1.400 personnes en Israël, principalement des civils, selon les autorités.
Invitée de RTL ce jeudi 26 octobre, Rima Hassan, juriste et présidente fondatrice de l’Observatoire des camps de réfugiés, rappelle que "le conflit n'a pas surgi de façon explosive depuis le 7 octobre. Il y a une urgence, vraiment, de resituer tout ça dans un contexte et beaucoup plus large".
La reine Rania de Jordanie a dénoncé "un silence assourdissant", "un monde occidental complice" de la situation dramatique dans laquelle se trouvent les Gazaouis. A-t-elle raison ? "Elle a tout à fait raison. Je pense que les Palestiniens disent depuis très, très longtemps qu'effectivement il y a un, deux poids, deux mesures. On peut quand même rappeler des données que tout le monde peut se saisir. Israël a bafoué 104 résolutions de l'ONU entre 1947 et 2019", répond Rima Hassan.
Le Hamas a aussi été nourri initialement par les autorités israéliennes puisqu'il représentait un opposant et un rival au Fatah
Rima Hassan, juriste et présidente fondatrice de l’Observatoire des camps de réfugiés
Elle poursuit : "On a le sentiment en Occident (...) que l'empathie qu'on va mobiliser pour les Palestiniens demande beaucoup plus d'efforts que l'empathie qu'on peut mobiliser pour des civils israéliens. Alors qu'on ne cesse de le rappeler : une vie vaut une vie et qu'un civil israélien mérite autant d'empathie qu'un civil palestinien".
Les Palestiniens sont-ils victimes d'Israël ou du Hamas qui se protège derrière eux ? "Le Hamas est au pouvoir depuis 2006. Encore une fois, c'est très important de rappeler les revendications des Palestiniens qui s'inscrivent dans un contexte qui est vieux de 75 ans (...) Le Hamas a aussi été nourri initialement par les autorités israéliennes puisqu'il représentait un opposant et un rival au Fatah qui était, lui, un parti laïc. Et le tout, pour empêcher la création d'un État palestinien", explique la juriste.
"Aujourd'hui, on se retrouve piégé par quelque chose qui est devenu assez monstrueux", a-t-elle conclu.
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