INVITÉ RTL - Moyen-Orient : "L'axe du mal aujourd'hui, c'est Moscou, Téhéran et la Corée du Nord", estime le général Dominique Trinquant

Le président russe Vladimir Poutine doit s'entretenir avec le Président iranien, Massoud Pezeshkian, vendredi 11 octobre, au Turkménistan. Une rencontre loin d'être anecdotique puisqu'elle intervient au moment où la situation au Proche-Orient se dégrade, notamment entre Israël et l'Iran. "L'axe du mal, à l'époque, c'était Irak, Iran, Corée du Nord. Aujourd'hui, c'est Moscou, Téhéran, Corée du Nord", analyse le général Dominique Trinquant, invité sur RTL.

Alors que le président russe était jusqu'ici dans la retenue dans le conflit entre Israël et le Hezbollah, Vladimir Poutine pourrait être amené à prendre position une bonne fois pour toutes, après cet entretien avec son homologue iranien. 

"Il est dans une situation difficile, explique l'expert en relations internationales, les relations entre Moscou et Tel Aviv étaient excellentes avant, autrefois. Mais là, il est sur l'axe de la contestation. Il veut s'opposer à ce qu'il appelle l'Occident global. L'Occident global, les États-Unis et nous, globalement, les Européens".

Une riposte d'Israël qui tarde à venir

Après des tirs de missiles iraniens sur le territoire israélien le 1ᵉʳ octobre dernier, le Premier ministre Benyamin Netanyahou avait promis une riposte. L'armée israélienne se préparerait donc à frapper le territoire iranien. "Je constate des renforts d'avions, ravitailleurs, F-35, qui viennent vers le Golfe, donc les affaires se préparent", assure Dominique Trinquant, l'ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU.

"La difficulté, c'est le choix. Est-ce qu'on frappe sur le nucléaire ? Est-ce qu'on frappe sur le pétrole et le gaz ? Est-ce qu'on frappe sur les Pasdaran (Les gardiens de la révolution, ndlr) ? Les Américains ont dit non sur le nucléaire. Le pétrole et le gaz, un peu gênant sur le plan écologique. Et puis, les cours vont monter", poursuit-il.

Pourtant, le général soutient que c'est le bon moment pour frapper l'Iran. "Je pense que l'Iran est en position de faiblesse. À l'intérieur, elle est complètement infiltrée par le Mossad. Il y a une population citadine essentiellement qui s'oppose au gouvernement. Donc, je pense qu'une pression extérieure plus intérieure peut avoir un effet", affirme-t-il. "Il y a un moment où il faut se lancer, si on attend que l'Iran ait l'arme nucléaire, ça va faire comme la Corée du Nord", ajoute-t-il.