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INVITÉ RTL - Mort d'Ismaïl Haniyeh : "Pour l'Iran, c'est une humiliation", assure le politologue Antoine Basbous

Après l'assassinat du chef politique du Hamas en Iran, la communauté internationale craint une riposte de la République islamique d'Iran, "humiliée" par cette frappe sur son territoire.

Le président iranien Ebrahim Raïssi à New York, le 22 septembre 2022

Crédit : Ed JONES / AFP

HAMAS - Antoine Basbous, spécialiste du Moyen-Orient, est l'invité de RTL Matin

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William Galibert - édité par Eléonore Aparicio

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La cérémonie d'hommage à Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas tué dans une frappe israélienne, a débuté ce jeudi 1ᵉʳ août, en Iran. Cet assassinat fait redouter un embrasement au Moyen-Orient. Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'est inquiété d'un risque d'une "dangereuse escalade". 

Le chef d'état-major du Hezbollah, Fouad Chokr, a également été tué dans une frappe imputée à Israël qui a eu lieu, mercredi 31 août, à Beyrouth. Toute l'attention est maintenant rivée sur l'Iran pour découvrir comment la République Islamique va réagir à ces deux assassinats. 

"L'Iran et ses proxys sont pour l'heure sonnés par ces deux coups, simultanés en quelque sorte, et qui ont fait vraiment très mal à l'Iran, à sa réputation, à sa stature. Ne pas pouvoir protéger le plus illustre des dirigeants étrangers qui étaient là à Téhéran, c'est honteux pour eux", explique Antoine Basbous, politologue associé chez Forward Global, directeur de l'Observatoire des Pays Arabes.  


"C'est une humiliation, c'est une triple claque et en même temps ça montre aux dirigeants iraniens qui sont eux-mêmes à la portée des renseignements israéliens, peuvent être tués, [...] ils sont vulnérables, vu la capacité d'Israël de frapper partout", ajoute-t-il

Un risque calculé de la part d'Israël ?

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Aujourd'hui, c'est la réaction de l'Iran qui inquiète. Une réponse trop forte de leur part pourrait entraîner une réaction aussi des États-Unis. "Ça va être négocié et scénarisé", assure le politologue. "Rappelez-vous l'assassinat du général Soleimani en 2020, tué par un drone américain à Bagdad. Les Iraniens ne pouvaient pas ne pas répondre. Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ils ont averti les Américains. Les Américains sont allés dans les abris. Et puis, à ce moment-là, ils ont tiré des missiles", argumente-t-il.

L'assassinat des deux chefs, Ismaïl Haniyeh et Fouad Chokr a eu lieu quelques jours après l'attaque sur le plateau du Golan qui avait coûté la vie à 12 jeunes. L'État juif avait alors promis une frappe "significative". "Israël avait besoin de remonter le moral de sa population et de son armée", explique Antoine Basbous. 

"Israël a pris un sacré coup, surtout le renseignement israélien, avec l'échec du renseignement israélien le 7 octobre. Ils n'ont rien vu venir. Tous ces tunnels, ces usines d'armement à Gaza, pourtant encerclés. Il ne voyait rien venir, donc il a fallu remonter le moral de son armée, de sa population, rappeler que c'est un État qui a le bras long et qui est capable de reconstituer sa dissuasion", analyse-t-il. 

300 jours de détention pour les otages du 7 octobre

Malgré ces deux dernières frappes, le moral des Israéliens reste plombé par les 300 jours de détention pour les otages du 7 octobre. Au vu des circonstances, les négociations pour un cessé le feu semblent compromises. D'autant qu'Ismaël Anier lui-même, le chef politique du Hamas, participait parfois à ces discussions.

"Pour l'opinion publique, la négociation est là. Mais ce n'était pas une négociation pour aboutir. C'était pour occuper l'espace, pour rassurer les parents des personnes, des otages", affirme le politologue. "L'opinion publique d'Israël est plombée par autre chose, par cette guerre qui s'enlise. Et au bout de dix mois, c'est la plus longue guerre de l'État d'Israël, il n'y a pas le succès au bout. Et pourtant, il s'agit de Gaza, 370 km², Israël n'arrive pas à en finir" ajoute-t-il. 

"Aujourd'hui, toute la jeunesse israélienne est mobilisée. Elle est épuisée, cette jeunesse, et l'économie israélienne est plombée par cette guerre qui entoure le pays", conclu Antoine Basbous. 

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