Chaos généralisé, hôpitaux complètements débordés, famine... Comment décrire l'indescriptible ? Raphaël Pitti, médecin anesthésiste-réanimateur et spécialiste de l'urgence, revient d'une mission humanitaire dans la bande de Gaza, où la guerre fait rage depuis le 8 octobre dernier. "C'est assez effroyable, de toute mon expérience humanitaire, et même dans les situations de crise, à l'époque où j'étais médecin militaire, c'est bien la première fois que j'assiste à une telle situation d'une population", nous dit-il ce samedi 2 mars.
"D'un seul coup", la ville de Rafah est passée "de 240.000 à 1,4 million d'habitants", dit-il. Là-bas, "la foule est complètement désœuvrée", passant "toutes ses journées à essayer de l'eau potable, de la nourriture, à essayer de se laver quelque part. Ils sont installés sur les trottoirs, dans le moindre endroit à peu près de libre. Ils sont aussi autour et à l'intérieur des hôpitaux. C'est une situation de tension qui est très forte", décrit Raphaël Pitti.
"C'est une situation de misère et là-dessus, constamment, jour et nuit, il y a des bombardements qui les touchent beaucoup. Parce que la densité de population est tellement importante que même si les Israéliens ciblent un bâtiment, l'explosion tue toutes les personnes qui sont autour et qui tentent de se protéger. C'est vraiment une situation de catastrophe humanitaire comme je n'ai jamais vue", ajoute-t-il.
Selon l'ONU, l'écrasante majorité de la population - soit 2,2 millions de personnes - est menacée de famine de masse, alors que l'aide humanitaire, soumise au feu vert d'Israël, arrive au compte-goutte. Son acheminement vers le nord est rendu pratiquement impossible en raison des combats, alors que l'État hébreu continue à pilonner le territoire. Au nord, "500.000 personnes n'ont absolument pas de nourriture (...) C'est une population qui est en situation de survie, qui a faim, et qui se bat même pour atteindre la nourriture quand elle peut y arriver", raconte Raphaël Pitti.
Vendredi sur RTL, un médecin d'une ONG racontait que la population est obligée de tuer et manger des ânes, de mélanger des graines d'oiseaux à l'alimentation. "Oui, tout à fait, on a même évoqué maintenant qu'ils pouvaient éventuellement manger les rats", confirme Raphaël Pitti. "Nous ne pourrons pas dire demain que nous ne savions pas, nous assistons au massacre d'une population, à une volonté délibérée de mettre cette population dans une situation de violence extrêmement. Personne ne fait exactement ce qu'il faudrait faire, un cessez-le-feu immédiat. (...) Ce n'est pas acceptable de laisser mourir sous nos yeux cette population", dit-il.
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