Alors que l'offensive russe est menée depuis plus d'une semaine maintenant en Ukraine, certains s'indignent de ne pas voir la population russe marquer son opposition au président Poutine. Mais en Russie, c'est une véritable guerre fantôme qui s'est mise en place, basée sur la censure, la désinformation et la propagande. Sergueï Buntman, rédacteur en chef adjoint de la radio indépendante Écho de Moscou, interdite d’antenne par le pouvoir, s'est exprimé ce jeudi sur RTL.
"Dans la situation où nous sommes, dans cette situation de guerre contre l'Ukraine, tout journaliste professionnel est très mal vu et intolérable pour le pouvoir", dit-il. Selon lui, "il n'y a presque pas de chaînes de télévision qui transmettent des informations objectives et fiables. Le niveau de la propagande anti-américaine, anti-européenne, anti-ukrainienne est extrêmement haut".
L'objectif est de faire passer la Russie pour l'agressée. "Je pense que la propagande cherche des arguments pour effrayer la population et pour consolider les Russes autour du président et autour de son administration. C'est l'Occident hostile, l'Ukraine nazie et le génocide de la population russe", explique Sergueï Buntman.
Cette censure, on la doit à Poutine et seulement à Poutine selon le journaliste. "Je pense qu'on ne peut pas rentrer dans la tête de Poutine, mais c'est lui seul qui prend les décisions. Tous les systèmes du pouvoir ont été construits pour créer ce système de décisions unilatérales qui ne sont pas discutées ou bien pesées. Ces décisions ne sont que transmises de haut en bas".
Désormais, "ça devient de plus en plus effrayant", dit-il, car personne n'ose lui dire qu'il va trop loin. "Non personne, surtout ces dernières années", explique Sergueï Buntman.
Un entretien à écouter en intégralité ce jeudi dans RTL Soir à partir de 18h.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.