INVITÉ RTL - Cessez-le-feu à Gaza : "Impossible à long terme sans discussion politique", selon David Elkaïm, spécialiste du Proche-Orient

Une trêve peut-elle durer à Gaza ? Le bureau du Premier ministre israélien a indiqué "être parvenu à un accord sur la libération des otages" détenus à Gaza et devrait prochainement signer l'accord. Invité de RTL vendredi 17 janvier, David Elkaïm, spécialiste du Proche-Orient et auteur de Histoire des guerres d'Israël aux éditions Tallandier, estime que la trêve sera fiable à court terme. 

"Netanyahou a quand même énormément de pression en interne pour sécuriser la libération d'au moins quelques otages. Et c'est une trêve qui a été expressément demandée, voire exigée par Donald Trump, dont l'inauguration a lieu lundi. Donc ce serait compliqué, je pense, de lui refuser ça", a-t-il expliqué.

Bien que l'alliance entre Israël et les États-Unis soit solide, cette pression de Donald Trump n'est pas une surprise pour le spécialiste. Il s'agit surtout d'une façon de dire, "pour les États-Unis, si vous ne faites pas ça, je bloque l'aide militaire, par exemple". 

David Elkaïm est toutefois plus pessimiste quant à la durée du cessez-le-feu. Selon lui, sans "une discussion politique", une issue durable n'est pas envisageable. "On n'a pas l'impression que Netanyahou ait l'intention de s'engager dans la discussion avec l'autorité palestinienne sur l'administration de Gaza", a-t-il ajouté.

Un sommet sur les deux États en juin

La prochaine échéance de dialogue doit avoir lieu début juin, avec "un sommet à New York pour discuter des deux États". "Est-ce qu'Israël est d'accord pour y aller ? Est-ce qu'Israël le boycottera ?", ces questions sont pour le moment sans réponse.

La France, qui parrainera cette rencontre avec l'Arabie Saoudite, a d'ailleurs été "exclue" des discussions sur le cessez-le-feu. Israël considérerait que l'Union européenne "est trop critique, peut-être trop arabe et trop pro-palestinienne". "En tout cas, quand on ne veut pas de deux États, on ne rentre pas dans la négociation des gens qui sont sur cette ligne", a conclu David Elkaïm.