À Valence (Espagne), deux semaines après le drame, la population tente de reprendre pied. Vendredi 15 novembre, le président de la région a présenté ses excuses et a admis que des erreurs ont été commises. Certaines rues sont toujours couvertes de boue et des habitations sont dévastées. À Massanassa, au sud de Valence, il faut faire plusieurs détours pour accéder au centre-ville. Il faut circuler au gré des barrages de l’armée, des carcasses de voitures qui bloquent les routes.
Dans ce paysage, les habitants planent comme des fantômes, masques sur le nez et habillés de grandes combinaisons blanches. Pour ouvrir la porte de son domicile, Juan doit l’enfoncer à coups de pieds : “Tout est parti, la cuisine est détruite, il y avait plus d’un mètre de boue. Ma femme et moi avons été emportés, nous n’avons pas été noyés, par miracle, car nos voisins nous ont sortis de là.” Ce retraité de 72 ans n’a désormais plus que des photos de famille restées sur les murs d’un appartement figé dans le temps, comme si la vie s’était arrêtée deux semaines plus tôt.
“Maintenant, on attend l’aide du gouvernement pour avancer, sans ça, on ne pourra rien faire, aucune réparation”, annonce Juan. Certains habitants tentent de redonner vie, par eux-mêmes, à ces paysages dévastés.
Dans une école primaire, professeurs et élèves déblayent, balais à la main, alors que Clara, institutrice, trie les fournitures scolaires sur un sol détrempé : “Ça nous a fait un choc de voir l’école dans cet état. On essaye coûte que coûte de tout remettre en ordre pour les élèves. Beaucoup ont peur que ça se reproduise, ils sont jeunes, il faut leur expliquer ce qu’il s’est passé.” Il faudra au moins encore une semaine pour rouvrir les portes de l’établissement et redonner un semblant de quotidien aux sinistrés.
Même une fois la boue partie, il reste les traumatismes. Des permanences psychologiques ont été montées à la hâte où s’y relaient des hommes et des femmes qui vivent dans l'angoisse de nouvelles inondations. “Je n’ai pas fermé l’œil ces deux derniers jours parce qu’il y avait l’alerte. J’ai peur, la nuit, je rêve beaucoup des inondations”, explique une habitante qui a dû quitter sa maison pendant une semaine.
Reconnaissable à son gilet violet, Sead, une psychologue volontaire, écoute les sinistrés pendant de longues heures. “On a beaucoup de demandes, mais, en ce moment, on s’occupe de 12 à 15 personnes par jour. Ceux qui ont vu des proches mourir, qui ont perdu leurs biens, des voitures, des maisons… On travaille dans l’urgence, on va rester encore deux semaines, mais, après, ce sera aux Pouvoirs publics de prendre le relais pour les accompagner.” Des milliers de personnes pourraient avoir besoin de ce suivi d’après elle, alors même que des professionnels de santé de la région ne peuvent plus travailler à cause de la catastrophe.
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