"Il y a un silence du gouvernement" : des milliers de contraceptifs bientôt détruits en France par l'administration Trump ?

Une conséquence en France de la politique anti-avortement de Donald Trump. Des milliers de stérilets, d'implants et de pilules contraceptives vont être détruits sur le sol français. Ils devaient être utilisés par l'aide internationale américaine mais la nouvelle administration n'en veut plus. Une décision choquante pour Sarah Durocher, présidente nationale du Planning familial, qui interpelle Emmanuel Macron.

"Il y a un silence aujourd'hui de la part du président de la République, du gouvernement français sur le fait que ça soit détérioré en France. On se sent complice de ça en tant que Françaises et militantes féministes. C'est pour ça qu'on se devait d'interpeller. Actuellement nous n'avons aucune parole, c'est-à-dire qu'ils n'entendent rien, ils ne disent rien et ils n'ont rien envie de voir", déplore-t-elle au micro de RTL.

Plusieurs ONG ont souhaité récupérer ces contraceptifs pour les distribuer mais elles ont essuyé un refus de la part des États-Unis. "On sait que la date de péremption des produits c'est jusqu'à 2027, voire 2031, donc évidemment que c'est choquant. Ça montre tout simplement ce qu'est l'extrême droite. C'est vraiment l'attaque de Donald Trump envers les droits sexuels et reproductifs. On est dans un enjeu de vie et de mort car il faut savoir qu'aujourd'hui il y a toutes les 9 minutes une femme qui meurt d'un avortement non sécurisé dans le monde", explique Sarah Durocher.

Si ces contraceptifs sont détruits, ce sont 8 millions d'euros qui partiront en fumée. Une pétition a été lancée sur Change.org par des associations féministes et des syndicats pour appeler à stopper cette destruction. Face à la polémique, la Belgique a annoncé avoir engagé "des démarches diplomatiques" auprès de l’ambassade américaine "pour éviter la destruction de ces produits, y compris des solutions de relocalisation temporaire". "Nous suivons avec attention la situation et soutenons la volonté des autorités belges de trouver une solution pour éviter la destruction des contraceptifs", a déclaré mercredi 30 juillet à l'AFP le ministère de la Santé, en ajoutant que "la défense des droits et santé sexuels et reproductifs fait partie des priorités de la politique étrangère de la France".