Un anniversaire musclé. 22 ans après la rétrocession de Hong-Kong à la Chine, des manifestants opposés au gouvernement ont investi le Parlement par la force à la suite d'un siège de plusieurs heures. Ce lundi 1er juillet, ils sont entrés par dizaines après avoir brisé des baies vitrées blindées. Les manifestants ont alors symboliquement brandi un drapeau de l'époque coloniale aux couleurs britanniques.
Alors que le gouvernement dénonce l'"extrême violence" de cette invasion, estimant ces actes "inacceptables pour la société", la police menace les manifestant de faire usage de la force. Au moment de l'irruption des manifestants, les forces de l'ordre se trouvant à l'intérieur, qui avaient auparavant fait usage de gaz poivre pour les repousser, s'étaient apparemment repliées.
Cet assaut du Parlement rompt avec le caractère jusque-là largement pacifique des manifestations qui secouent l'île depuis plusieurs semaines. Celles-ci avaient été lancées initialement en réaction à un projet de loi du gouvernement visant à autoriser les extraditions en Chine continentale. Des foules immenses ont manifesté leur mécontentement dans les rues, jusqu'à deux millions le 16 juin selon les organisateurs, sur une population totale de 7 millions d'habitants.
Plus tôt dans la journée, de petits groupes de contestataires, majoritairement jeunes et masqués, s'étaient emparés de trois grandes artères du cœur de Hong Kong et avaient entravé la circulation avec des barrières de plastique et de métal. Dans l'après-midi, un vaste cortège de dizaines de milliers de manifestants s'était déployé dans le centre ville.
Dans les rues adjacentes, Sam Mu, un artiste, agitait des drapeaux noirs. "C'est le symbole de la chute de notre ville", a-t-il-dit à l'AFP. "Les libertés de notre ville se rétrécissent. Elle se dirige vers l'autoritarisme". Des contestataires ont été chargés par les policiers. Les forces de l'ordre ont fait usage de leurs matraques et de gaz poivre. Une manifestante saignait de la tête, a rapporté un journaliste de l'AFP.
Selon les termes de l'accord de rétrocession, Hong Kong devrait bénéficier de libertés inconnues dans le reste de la Chine, en théorie jusqu'en 2047, en vertu du principe "un pays, deux systèmes". Mais les Hongkongais s'inquiètent d'une érosion de leurs libertés par Pékin. Parti du rejet du texte sur les extraditions, le mouvement de protestation s'est élargi à une dénonciation généralisée de l'action d'un gouvernement auquel ils ne font plus confiance.
Chaque année pour l'anniversaire de la rétrocession, les démocrates organisent une manifestation pour mettre en avant leurs exigences démocratiques, dont l'élection du chef de l'exécutif au suffrage universel. Ces dernières années, les foules ont été immenses. En 2014, l'élan pour la démocratie avait donné lieu à un vaste mouvement d'occupation connu sous le nom de "révolte des parapluies". Mais il n'avait pas arraché la moindre concession à Pékin.
Cette année, la manifestation se déroulait dans le contexte de la fronde généralisée contre le projet de loi sur les extraditions, mais aussi de colère contre les violences policières. Les manifestants exigent également la démission de la cheffe du gouvernement Carrie Lam ainsi que la fin des poursuites contre les protestataires arrêtés ces dernières semaines.
La dirigeante fait profil bas depuis qu'elle a dû suspendre son texte. "Ce qui s'est passé ces derniers mois a provoqué des conflits et des disputes entre le gouvernement et les habitants", a-t-elle reconnu, réitérant les mots d'apaisement dont elle use depuis des jours sans réussir à calmer les revendications.
Parallèlement, des manifestants pro-Pékin devaient se rassembler au même lieu de départ, faisant craindre une confrontation. Le 30 juin, des dizaines de milliers de partisans du gouvernement avaient manifesté pour soutenir la police, illustration des profonds clivages qui traversent la société hongkongaise.
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