Il retrouve le banc des accusés. L'ex-producteur de cinéma Harvey Weinstein, dont la chute a entraîné en 2017 le début de la vague mondiale #MeToo, est jugé mardi 14 avril à New York lors d'un nouveau procès pour agression sexuelle et viol. En 2020, il avait été condamné à 23 ans de prison, avant que cette peine ne soit annulée par la cour d'appel l'année dernière. L'homme âgé de 73 ans est actuellement détenu à la prison de Rikers Island où il purge une peine de 16 ans d'incarcération dans un dossier distinct de viol et agressions sexuelles jugé en 2023 en Californie.
À New York, après la sélection du jury qui pourrait durer plusieurs jours, il sera rejugé pour l'agression sexuelle de l'ancienne assistante de production Mimi Haleyi, en 2006, et le viol de l'aspirante actrice Jessica Mann, en 2013. Le procès portera aussi sur une nouvelle inculpation pour agression sexuelle présumée en 2006 dans un hôtel de Manhattan. En 2020, le jury new-yorkais de l'époque avait reconnu le producteur coupable de deux chefs d'accusation sur cinq, l'agression sexuelle de Mimi Haleyi et le viol de Jessica Mann.
L'annulation de cette première condamnation avait été très débattue (quatre voix pour, trois contre) mais les juges avaient finalement conclu que des témoignages de victimes sur des agressions sexuelles pour lesquelles Harvey Weinstein n'était pas inculpé n'auraient pas dû être entendus par les jurés au procès. Une décision vécue comme une gifle pour le mouvement #MeToo et la lutte contre les violences sexuelles et un retour en arrière pour la prise en compte de la parole des victimes par la justice.
C'est vraiment une illustration des défis que les victimes doivent affronter dans leur quête de justice
Laura Palumbo
"C'est vraiment une illustration des défis que les victimes doivent affronter dans leur quête de justice", souligne Laura Palumbo, du Centre national de ressources sur les violences sexuelles aux États-Unis. Les trois victimes présumées devraient témoigner à nouveau au tribunal, lors de ce procès qui devrait durer jusqu'à six semaines.
Cette fois-ci, "ce sera très différent", veut croire l'avocat d'Harvey Weinstein Arthur Aidala, promettant un procès "sur les faits et pas sur #MeToo". "Il y a cinq ans (lors de son premier procès en 2020, ndlr), il y avait des manifestations, des gens qui scandaient 'C'est un violeur' (...) les gens étaient tellement contre lui", ajoute-t-il. "Je pense que tout cela est retombé", assure-t-il.
De son côté, Harvey Weinstein espère que l'affaire sera "regardée avec un œil neuf", plus de sept ans après les enquêtes du New York Times et du New Yorker à l'origine de sa chute et de l'onde de choc planétaire #MeToo qui a libéré la parole de nombreuses victimes et contraint les sociétés à de profondes remises en question sur la place des femmes. Depuis ces premières révélations en 2017, l'ancien patron des studios Miramax a été accusé par plus de 80 femmes de harcèlement, agression sexuelle ou viol, dont les actrices Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow ou Ashley Judd.
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