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Guerre en Ukraine : qui est Valéri Guerassimov, à la tête de l'armée russe ?

Au sommet de la hiérarchie militaire depuis dix ans, le général russe Valéri Guerassimov a été nommé commandant de l'offensive en Ukraine.

Le général Valéri Guerassimov, chef d'état-major des armées, ici le 21 décembre 2022 à Moscou
Le général Valéri Guerassimov, chef d'état-major des armées, ici le 21 décembre 2022 à Moscou
Crédit : Sergey Fadeichev / Sputnik / AFP
Thomas Pierre
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C'est une marque de confiance de la part de Vladimir Poutine. Le général russe Valéri Guerassimov a été nommé mercredi 11 janvier commandant de l'offensive en Ukraine. Un choix étonnant. Homme de peu de mots en public, ce haut-gradé de 67 ans, apparaît régulièrement, le visage fermé dans son uniforme vert, à l'écoute de Vladimir Poutine lors de manœuvres ou de réunions sur les opérations militaires. 

Depuis novembre 2012, il officie comme chef de l'état-major, le poste le plus élevé de l'armée après celui de ministre de la Défense. Une nomination qui se justifierait selon Moscou, par l'"élargissement de l'ampleur des missions à accomplir" et "la nécessité de mener une interaction plus étroite entre les composantes des forces armées".

Au moment de sa nomination, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou avait présenté Valéri Guerassimov comme un "militaire jusqu'à la racine des cheveux" et ayant déjà une "expérience colossale" au sein du haut commandement et sur le terrain. Le général Guerassimov remplace Sergueï Sourovikine, qui avait été encensé par le chef de Wagner, Evguéni Prigojine, et par le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov. 

Un militaire reconnu

Né en 1955, appartenant à la même génération que Vladimir Poutine, le général Guerassimov, originaire de la république du Tatarstan, a grimpé tous les échelons de la hiérarchie depuis sa sortie d'une école de chars de combat en 1977. Commandant d'une division motorisée entre 1993 et 1995, il a ensuite dirigé la 58e armée engagée dans la deuxième guerre de Tchétchénie, initiée en 1999 par Vladimir Poutine et qui s'était soldée par la reconquête de ce territoire du Caucase par Moscou.

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Lors de ce conflit, la journaliste Anna Politkovskaïa, assassinée en 2006, avait affirmé que le général Guerassimov avait su "préserver son honneur d'officier" en allant lui-même faire arrêter un colonel russe accusé d'avoir enlevé et assassiné une Tchétchène. Une affaire qui avait fait grand bruit. Le général français Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées entre 2014 et 2017, a déclaré à BFMTV que Valéri Guerassimov, alors son homologue, "ne reconnaissait qu'une chose, le rapport de force". "Pas l'élément de langage, pas l'éclat de voix, le rapport de force, le vrai", a-t-il ajouté.

Père de la "guerre hybride"

Dans les cercles d'observateurs occidentaux, Valéri Guerassimov est souvent décrit comme le père d'une doctrine définissant la "guerre hybride", impliquant des forces conventionnelles et non-conventionnelles. Si l'existence officielle de cette doctrine et le rôle présumé de Valéri Guerassimov sont très contestés, le général russe notait en 2013 "une tendance à l'effacement de la frontière entre l'état de paix et l'état de guerre".

"Les guerres ne sont plus déclarées et, une fois qu'elles ont commencé, ne suivent pas une trajectoire habituelle", ajoutait-il, soulignant l'importance croissante des "moyens non militaires". L'année suivante, en 2014, la Crimée était annexée par Moscou et débutait un conflit entre l'Ukraine et des séparatistes prorusses profitant du soutien officieux de Moscou, exemple pour des experts de cette "guerre hybride".

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