Sur cette route qui relie Vovchansk à Kharkiv, un van arrive à vive allure. Il se gare sous des arbres. 13 personnes et 3 chiens sont entassés à l’arrière. Hagards, des hommes et des femmes âgés descendent. Chacun tient un sac avec quelques affaires. Une dame a besoin de s’asseoir sur le trottoir, comme pour reprendre son souffle. "On vient d’échapper à l’enfer. La nuit, c’est l’apocalypse. Merci à ceux qui sont venus nous chercher. Je n’y crois pas. On vivait dans notre cave ces derniers jours", confie-t-elle.
Pareil pour Nikola, 72 ans. Il a attendu le dernier moment pour fuir, au péril de sa vie. La situation à Vovchansk est devenue incontrôlable, il a dû se résigner à partir. "C’est impossible de sortir dans la rue, il y a des explosions partout, tout est en feu. Les maisons sont en flammes. Dans notre jardin, on voyait les missiles passer au-dessus de nous. Et puis, du jour au lendemain, ça s’est accéléré. Vous imaginez des missiles de 500 kg au-dessus de vos têtes, puis la terre qui tremble avec les explosions", explique l'homme.
Nikola et les autres sont partis avec leur carte d’identité et quelques habits. Selon les secouristes, il reste moins d’une centaine de personnes dans Vovchansk.
Chaque évacuation des habitants à l'extérieur de la ville est une opération très délicate, de plus en plus dangereuse à mesure que les jours passent et que les russes avancent. Maxim est né à Vovschansk, il en connait tous les recoins. Avec son van, plusieurs fois par jour, il va chercher des habitants un par un.
"Les gens nous appellent puis on se coordonne avec la police et les services de secours. Mais plus grand monde ne veut se risquer à aller les chercher. C’est très dangereux. Il faut conduire vite, le plus vite que vous pouvez. Il y a beaucoup de drones, de bombardements, il faut conduire en zigzaguant pour éviter d’être touché et rester en vie. Le plus dur pour moi, c’est que c’est de ma responsabilité d’aller les chercher et de les ramener vivant jusqu’ici. C’est le plus effrayant. On doit tous revenir en vie".
Le danger est extrême. Pendant que nous étions sur place, une voiture de police partie chercher des habitants a été visée par un drone suicide. Il y a eu 1 mort et un blessé.
Une fois évacuées, toutes ces personnes se retrouvent à un point de regroupement, un premier endroit relativement sûr, elles sont prises en charge par les services de secours et de police. Elles sont photographiées, enregistrées. Un psychologue est aussi sur place pour aider celles qui sont en état de choc. Il ne faut pas rester trop longtemps au même endroit, tout le monde craint une frappe russe. Ces habitants sont donc installés dans un mini bus, direction Kharkiv comme l’explique ce volontaire.
"On les emmène dans un centre pour évacués à Kharkiv, où on leur fournit une aide médicale et psychologique. S’ils ont de la famille, ils se retrouveront là-bas, sinon ils seront hébergés dans des hôtels pendant un certain temps. Notre but c’est de n’oublier personne, personne doit rester sur le carreau", explique-t-il.
Contrairement aux évacuations du début de la guerre en 2022, il y a peu d’espoir que ces personnes reviennent chez elles rapidement. La plupart ont tout perdu. Leurs maisons et leurs quartiers ont été détruits par les missiles russes.
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