Guerre en Ukraine : les armes livrées à Kiev sont-elles en train de modifier le cours du conflit ?

Les livraisons d'armes à l'Ukraine peuvent-elles ou non changer la donne ? Qui parmi les Occidentaux donnent des armes à Kiev ? La France ? Les États-Unis ? Ces pays font bien partie des donateurs, même si les premiers fournisseurs, ce sont les États-Unis. Près de 50% des armes livrées aux Ukrainiens viennent de Washington, mais il y en a beaucoup d'autres derrière.

Il y a la Pologne, la Lituanie, l'Allemagne, l'Italie, le Canada, la République tchèque, la Slovénie, la Belgique et la Macédoine font partie de ces pays qui envoient du matériel militaire. Alors chacun à son niveau, c'est-à-dire avec ses moyens. Parfois, c'est juste quelques blindés qui sont prélevés sur les capacités. 

Et puis, au-delà des moyens, il y a un autre facteur : ce sont les États, souvent les plus proches géographiquement, qui sont les plus généreux parce qu'ils y voient leurs propres intérêts. On pense à la Pologne et la Lituanie qui sont frontaliers pour l'un de l'Ukraine, pour l'autre de la Russie. C'est de leur propre sécurité dont il s'agit. Donc forcément, ils se sentent plus concernés, plus généreux. 

Qui donne le plus ?

La France fait partie des donateurs puisque 18 canons Caesar (artillerie lourde) ont déjà été livrés. Ça permet par exemple de tirer à plus de 40 kilomètres. Les Ukrainiens les utilisent pour frapper ce qu'on appelle la profondeur, c'est-à-dire au-delà du front. Pour les soutiens logistiques, il y a aussi des véhicules blindés qui ont été envoyés, des lance-roquettes multiples régulièrement. 

Il y a des classements sur ceux qui donnent le plus. Les Américains, les Britanniques, les Allemands, les Polonais forment le quatuor de tête. La France est derrière. Juste pour vous donner un ordre d'idée, pour les Américains, on parle de plus de 20 milliards d'euros d'armements livrés. Les Britanniques, deuxièmes, sont à peu près à 3 milliards. Pour les Français, c'est autour de 40 fois moins.  

Et chaque pays envoie différents types d'armes. Quelques exemples : 40 chars allemands, 18 canons et 60 blindés français. Il y a des missiles américains antiaériens : les fameux patriotes. Il y a des drones turcs, 700 drones suicides américains, ces petits drones chargés d'explosifs qui attaquent des chars. Et puis ces fameux blindés macédoniens que personne n'avait vu venir, et plus de 1.500 fusils d'assaut qui viennent de Finlande.

Du matériel décisif ?

Et puis beaucoup d'autres choses. Et évidemment, on parle beaucoup de ces roquettes américaines, les fameux Himars. C'est avec cette arme moderne, mobile, très efficace que les Ukrainiens ont réalisé la frappe sur cette garnison russe. C'était le soir du Nouvel-An dans l'est de l'Ukraine. Cette frappe du 31 décembre, dans laquelle 89 soldats russes auraient été tués, selon le dernier décompte de Moscou, les Ukrainiens n'auraient pas pu le faire avec leur matériel ?  

C'est tout l'enjeu. Les Ukrainiens ont du matériel, mais essentiellement soviétique, c'est-à-dire que ce sont des armes vieillissantes, avec des capacités limitées. Et beaucoup ont déjà été détruites par les bombardements russes. Cette frappe réalisée le 31 décembre avec ces Himars n'aurait pas été possible sans cet équipement moderne. Avec des équipements vétustes, impossible d'être aussi puissant, aussi précis. 

60 % des missiles russes détruits

Et puis, ce lance-roquette américain est monté sur camion. Ce qui veut dire qu'une fois que la frappe a été réalisée, le canon peut partir, ce qui le rend impossible à repérer pour les Russes et donc à détruire. Autre exemple sur la défense antiaérienne : on estime aujourd'hui que les Ukrainiens arrivent à détruire à peu près 60 % des missiles russes qui sont tirés contre le territoire. Bientôt, avec le système patriote américain, cette capacité va être considérablement améliorée. 

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